Il n’y a pas de période de tranquillité à Abidjan. Le commissaire Kouamé en sait quelque chose. Il ne va pas avoir le choix de mettre les pieds dans le plat

4e de couverture
Abidjan, un caïd de la drogue s`est échappé de prison, laissant deux cadavres de policiers corrompus dans son sillage. Angoulême, une jeune ivoirienne a disparu, enlevée par un réseau de traite des êtres humains. Le commissaire Kouamé et son fidèle Arsène mettront tout en oeuvre pour élucider ces deux affaires, et tant pis s`il faut bousculer les procédures ivoirienne et française pour arriver à leurs fins !

Mon avis
Dans ce troisième tome des aventures du Commissaire Kouamé, Marguerite Abouet et Donatien Mary confirment brillamment tout le bien qu’on pensait déjà de leur duo. Avec un sens aigu de l’observation sociale et une bonne dose d’humour, On ne fait pas de feu sous un arbre en fleur nous plonge dans une Côte d’Ivoire vivante, colorée et pleine de contrastes. Loin des clichés habituels, l’enquête menée par le flegmatique commissaire et son énergique adjoint blanc Arsène est aussi un prétexte pour évoquer avec subtilité des questions de justice, de solidarité, de manipulation, de corruption, de pauvreté et de pouvoir.

Le scénario est à la fois fin et accessible, porté par des dialogues savoureux et un rythme enlevé. Pas le temps de s’ennuyer. Surtout que l’on ne va pas rester uniquement à Abidjan. Même si on va dans les bas fond où la misère fait société. Qui va s’intéresser à ces drogués? Peut-être des patrons du crime. La complexité de l’humain est magnifiquement représenté et sans demi-mesure. Ce qui ressort est l’influence du contrebande aussi en occident. Des familles brisées se retrouvent partout et qu’importe leur statut social. L’inspecteur doit retrouver un membre de sa famille pourtant venant d’un milieu aisé. Une partie du récit se déroule en France où la drogue et le traffic d’être humains ont aussi sa place. Les problématiques deviennent internationales. C’est difficile d’agir globalement. Le réalisme n’est guère trop loin. Cela amène aussi à s’interroger s’il existe à des solutions car les dilemmes concernent tout le monde. Le dessin élégant, à la limite de la caricature de Donatien Mary, donne à l’ensemble une touche unique, à mi-chemin entre modernité et tradition. À chaque page, on ressent la chaleur humaine, l’amour du pays et ce regard tendre mais lucide posé sur une société en mutation.

Un polar tropical réjouissant, à lire autant pour le plaisir de l’intrigue que pour celui de retrouver des personnages attachants et un univers singulier. Une série qui monte en puissance et qui mérite largement sa place parmi les bd polar originales.

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