Etre différent est très difficile à vivre dans une société très normée. Sam en sait quelque chose et tente de s’en sortir avec le soutien de sa famille. Prendre un nouveau départ, n’est pas laisser le passé derrière nous.

4e de couverture
Ça fait trois semaines, maintenant, que je chante dans le groupe. Je n’ai plus peur d’être regardée, moins qu’avant en tout cas et quand je me rends aux toilettes, j’arrive même à ne pas m’enfuir comme une voleuse lorsque d’autres filles y entrent.
Je me dis que la vie est belle, que je ne devrais plus avoir peur des autres, que ce n’est qu’une question de mois, d’années – deux ans maximum avant d’être opérée, même si ce n’est pas obligé. Avant que mon vieux costume de garçon soit définitivement oublié, brûlé, anéanti.

Mon avis
Charlotte Bousquet a plus d’un album chez Gulf Stream. Elle évoque les maux qui touchent les adolescents comme la solitude, les idées suicidaires, le harcèlement scolaire, la scarification, la grossophobie… Le petit format de bande dessinée arrive toujours à toucher où ça fait mal avec beaucoup de pédagogie et de respect. L’adolescence est une période assez ingrate où la cruauté s’affirme avec décomplexions. Les réseaux sociaux n’aident pas à créer un cadre sécurisant, bien au contraire. Ils sont toujours présent. Dans cet album, Sam tente de repartir paisiblement dans la vie. Ses parents ont dû déménager pour l’éloigner de son ancien lycée car elle subissait du harcèlement. Samantha était Samuel, une fille dans un corps de garçon. Un choix difficile à comprendre pour la plupart des gens assez binaires. Elle commence à avoir de nouveaux amis. Comment réagiraient-ils s’ils savaient? Forcément une vidéo en ligne va dévoiler le pot aux roses. Va t’elle encore subir des humiliations et de la haine? La solidarité va l’aider à avancer. Les bédéastes prennent toujours le partie d’une belle fin. Tout va assez vite et il y a des impasses sur la psychologie des personnages, la construction du récit et des détails. En fin d’ouvrage, on ne trouve aucun numéro d’appel pour du soutien morale et des explications sur la transidentité. C’est dommage de proposer de créer des ouvrages sur des sujets sensibles qui ne sont pas approfondis et sans aide pour les personnes victimes de harcèlement et de violence. Alors la lecture se fait en demi-teinte. C’est audacieux de parler de ces personnes et de l’intolérance de la société. Mais c’est dommage de ne pas en parler franchement pour expliquer la normalité de se chercher et de s’épanouir d’être soi.

Une bande dessinée qui pourrait aller plus loin mais qui a osé parlé d’un sujet tabou.

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