
Pour la fête de l’école, Yûta propose un film très personnel. Il raconte l’histoire de la mort de sa mère. Derrière ce film, se cache un drame familial très touchant.
4e de couverture
« Je veux que tu me filmes jusqu’à ma mort. » Yûta, adolescent mordu de cinéma, accomplit cette dernière volonté de sa mère avec un brio… explosif. Dépité par la réception de son court-métrage, il s’apprête à en finir à son tour. Lorsqu’il rencontre Eri. Cinéphile, comme lui, la mystérieuse jeune fille va inspirer Yûta et l’aider à réaliser un nouveau film… Après Look Back, Tatsuki Fujimoto revient explorer la frontière floue entre le réel et la fiction, pour livrer, dans ce troublant court-métrage dessiné, une vibrante déclaration d’amour au septième art.

Mon avis
Un manga assez troublant de la première à la dernière page, voilà ce qu’il en ressort de la lecture. Quand on regarde la couverture, quelque chose de malsain émerge. Qui est celui qui filme et qui est celle filmée? Nous plongeons dans un univers réaliste. Une mère achète un téléphone portable à son fils afin qu’il l’a filme jusqu’à sa mort. Lors de la fête de l’école, il montre ce qu’il a monté avec une fin des plus étonnante avec une explosion. Progressivement, on découvre que la mère n’était pas si gentille, bien au contraire. Pourquoi ne pas laisser une trace positive pour réécrire l’histoire ce qui touche son père. Par contre, les élèves de son école n’ont pas aimé et la fin les a dérangé. Une élève, Eri, qui a son nom dans le titre, l’incite à voir le cinéma autrement. Elle aussi lui demande de faire un film. Il prendra en compte qu’elle va aussi mourir de maladie. Impossible de finir le montage à titre posthume. Un jour, Yûta, devenu plus vieux revoit son amie et à une révélation pour clôturer son film. Le petit élément de fantaisie qui fait de lui un réalisateur particulier. Tatsuki Fujimoto s’amuse à déconstruire les éléments qu’ils donnent pour nous surprendre. Et cela aussi nous incite à remettre en question ce que l’on nous dit et ce que l’on voit. Il ne faut jamais prendre pour argent comptant les informations. La souffrance et le trouble restent omniprésent et cela nous pousse en zone d’inconfort. Le fait de jouer entre fiction, réalité et rêve nous pousse à tourner les pages pour avoir des réponses. L’hésitation de la frontière se fait avec le jeu de mise en page où l’on voit les images qui se tournent, celles qui ont été tournées et celles montées. Bien souvent, le dessin est flou car celui qui tourne bouge sa main et n’est pas fixe. Même si l’intention est claire, cela nuit au confort de lecture car on a l’impression d’une mauvaise impression comme c’est parfois le cas. On clôture le livre avec des questions et des réflexions sur le support manga et comment raconter une aventure.
Une lecture qui invite à réfléchir à la famille, l’amitié, le harcèlement scolaire et tellement d’autres choses. Un one shot atypique qui perturbe de la couverture à la dernière page.
L’avis Les Blablas de Tachan : « Ici, j’ai beaucoup aimé tout d’abord le thème autour de la fin de vie, que ce soit pour maladie ou pour dépression, l’auteur a su me toucher. Il est très âpre dans sa mise en scène de ce moment. Il ose montrer le drame et l’horreur que cela représente mais en plus, il ne fait pas de ces personnages-là des saints, loin de là. Cependant à travers le bien de la mémoire, autre thème phare de l’oeuvre, il montre comment on peut réécrire les souvenirs qu’on a d’une personne, en ne se souvenant que des meilleurs ou que des pires. Il montre l’importance du regard, regard qu’on porte sur les autres, regard qu’on transmet, et j’ai trouvé cela très fin. »
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