Au loup! Chronique d’un retour – Troubs

Le loup est de retour et il mange les moutons. Les différentes parties prenantes proposent des solutions. Au final, les chasseurs gardent le monopole en tuant l’attaquant.

4e de couverture
En Limousin, sur le plateau de Millevaches, après un siècle d’absence le loup revient. Certains éleveurs et habitants essayent d’identifier et expérimenter des solutions pour une cohabitation avec le prédateur, d’autres la refusent en bloc. Le scénario se répète, comme chaque fois que les loups refont surface quelque part. L’anticipation et la préparation de certains permettra-t-elle d’envisager plus sereinement des pistes de coexistence ?
Après une enquête sur le terrain qui a duré plusieurs mois, Troubs propose un récit éclairant et plein d’humour sur la manière dont les pratiques d’élevage sont perturbées par le retour du prédateur, sur comment la question du pastoralisme nous concerne tous et enfin sur la nécessité de faire évoluer nos représentations du loup et concilier durablement préservation de l’espèce et activités humaines…

Mon avis
Le titre annonce directement la couleur. Nous allons à la rencontre du loup qui tue des moutons pour survivre. L’animal fait polémique et peut alimenter des repas de famille assez houleux. Troubs décide de mettre les pieds dans le plat en donnant la parole aux éleveurs de brebis et de moutons. Mais il ne choisit pas de prendre parti directement et dire ce qu’il faut penser. Il représente les parties prenantes à travers des animaux. L’anthropomorphisme pour mettre de la distance et de représenter de la diversité. Ceux qui prennent la parole sont ceux étant directement concernés. L’approche se fait avec des faits réels, des actions mises en place par l’Etat qui repose sur les chasseurs ainsi que des indemnisations et ici un autre angle. Ils décident de faire appel à des artistes pour penser et agir autrement. Une façon de changer de regard sur des choses qui sont traités pareils depuis bien longtemps. Est-ce si pertinent? N’y a t’il pas d’autres enjeux que la protection des brebis?

En tout cas, tuer le loup ne semble pas forcément la bonne solution. Même si on sent la joie des chasseurs de tuer cet animal qui leur fera un beau palmarès. On réfléchit à la stratégie qui pourrait favoriser ceux qui votent. « Plus d’un an et demi plus tard, en février 2024, l’Etat rend public son nouveau Plan Loup 2024-2029, qu’il s’apprête à promulguer. Les polémiques ne tardent pas à ressurgir… Ecoute ça : « 2 ou 3 tireurs pourront être désignés dès la première attaque, qu’ils soient louvetiers; chasseurs ou éleveurs. Et ils pourront utiliser des outils des vision nocturne ». Non mais tu vois le truc! La guerre est déclarée! Et ils augmentent de 33% les indemnisations pour chaque ovin tué! C’est le prix de l’affection?
– Les brebis vont valoir plus cher qu’à l’abattoir!
– Et ça : « L’OFB, qui représente l’Etat, dénombre entre 1000 et 1200 loups sur le territoire français en 2023. » « Une population qui a doublé depuis 2017 alors que les prédations diminuent ou se stabilisent dans la plupart des foyers. »
– Ca veut dire qu’il y a plus de prévention alors?…
– Oui… en partie. Mais alors pourquoi relancer la répression avec ce nouveau plan? » (p. 74).

Les autochtones veulent aussi tester des choses qui sortent des propositions gouvernementales et qui ne prennent pas vraiment en compte ceux qui sont sur place. Alors ils tentent de faire comme avant que cela devienne un enjeu politique. Et ils déploient des actions pédagogiques pour expliquer aussi bien aux locaux qu’aux passants des règles de vie comme attacher son chien lorsque vous vous baladez à la campagne. « – le loup fait évoluer notre pratique de l’élevage. Nous nous réorientons vers un pastoralisme qui protège l’ensemble des milieux naturels… comme c’était le cas avant l’ère industrielle.
– Vous expliquez aussi ça aux promeneurs?
– Oui, et que le troupeau entretient les zones humides et minimise les risques d’incendie. » (p. 72)

Le bédéaste donne aussi un discours que l’on entend assez rarement avec l’utilité du loup dans la biodiversité et la protection de l’environnement. « Le loup contribue aux équilibres qui préservent la biodiversité. Tu te rends compte qu’avec tous les plans de chasse qui ont été mis en place depuis des décennies, on n’est jamais arrivé à maîtriser la surpopulation de cerfs, de chevreuils ou encore de sangliers qui détruisent les milieux qui les abritent. Et les seuls à vraiment pouvoir le faire, c’est bien sûr leurs prédateurs naturels. » (p. 75). Par contre, on aurait apprécié d’avoir en d’ouvrage des informations avec des sources qui étaient les avis pour bien insister que ce n’est pas juste un parti prie scénaristique. Troubs est vraiment allé en Dordogne sur le plateau des 1 000 vaches pour discuter avec les acteurs publics. Son regard s’appuie sur des faits et ce n’est pas juste une opinion. Toutefois, on ne ressort pas indemne de cette lecture très intéressante qui nous incite à penser autrement.

Une lecture qui nous donne envie de poursuivre la réflexion et d’aller plus loin.

4 réponses à « Au loup! Chronique d’un retour – Troubs »

  1. Avatar de belette2911

    L’homme a encore peur du loup :/

    1. Avatar de noctenbule

      Un jour finira t’il pas ne plus avoir peur? Nous on a peur surtout des actions des hommes.

      1. Avatar de belette2911

        Non, il en aura toujours peur, il le haïra toujours. Oui, l’homme est plus dangereux que le loup, mais l’humain peut tout faire, l’animal, non.

      2. Avatar de noctenbule

        L’animal deviendra une décoration et une décoration d’intérieur.

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