Adèle Blanc-Sec est restée endormie pendant très longtemps. Le monde a changé et en même temps il reste pareil dans la filouterie. Encore une fois, elle reste le témoins éloigné d’intérêt économique.

4e de couverture
Réveillée grâce à Lucien Brindavoine après six années de cryogénisation, Adèle Blanc-Sec retrouve un monde encore sous le choc de quatre années de guerre mondiale.
Mais à peine rentrée chez elle, elle doit faire face à de nouveaux mystères : qui a payé le loyer ? qui a entretenu l’appartement ? qui en veut encore à sa vie ?
Tandis qu’une nouvelle créature étrange rôde dans Paris, Adèle tentera de répondre à ces questions, aidée dans ses investigations par les membres d’une étrange troupe de cirque.

Mon avis
Comme d’habitude, le récit part dans tous les sens. Quoi qu’ici, c’est encore plus marqué que les tomes précédents. On retrouve enfin Adèle Blanc-Sec qui au final ne sert à rien. Elle est entourée de personnages récurrent qui organisent des complots, qui se font tuer ou qui se font torturer. La confusion est ici de mise. On rencontre plusieurs membres d’un cirque dont plusieurs se pendent et meurent mystérieusement comme les frères siamois. Un gars passe et est dépité de voir des gens mourir. Un poulpe géant rouge tue des passants, on n’en sait plus sur l’animal qui se ballade dans la Seine. Un joueur d’accordéons dit des vérités et veut commettre un attentat. Lucien Brindavoine, mutilé volontaire pendant le conflit mondial qui a reçu une récompense.

Ceux qui sortent du lot sont les militaires et les policiers. Pour le scénariste, il s’agit surtout de parler de ses convictions antimilitaristes et aussi de ce pseudo patriotisme, qui autorise des massacres. Il fait des références à des actions assez cruelles. Par exemple, il fait un point sur un militaire qui va être tué. « En effet, le gal Bouclard « le boucher de Verdun », celui-là même qui fit fusiller 627 soldats français qui refusaient d’obéir à ses ordres – au point qu’on se demanda s’il ne travaillait pas pour l’ennemi – le gal Bouclard ne pouvait qu’apprécier ce numéro patriotico-militaire. » (p. 45). Une référence au général Nivelle avec ces actions peu glorieuses. La police est très représentée et elle est à la fois très stupide et violente. Une nouvelle génération décide de faire régner l’ordre en frappant les personnes arrêtées et parfois, elles meurent pendant l’interrogatoire. Le racisme est de mise. D’ailleurs, il évoque Sidi Brahim autant l’homme que le vin dont certains abusent.

Tardi met sa plume aussi dans l’aventure. On trouve de l’argot qui a totalement disparu de nos jours tel s’écluser un godet en p. 47. Il y a des clins d’oeil à Black et Mortimer que l’on aperçoit. Un train déraille à la gare du Nord qui ressemble beaucoup dans la représentation à l’accident de celui à la gare Montparnasse qui a été immortalisé. La bd semble assez décousue, même sur ce que l’on devait comprendre. Heureusement nous avons un récapitulatif : « On nous gruge!… On nous berne!… On nous déguise… un jour en poilu… en clown. L’autre en cadavre! Une arène abominable avec du sang partout, … un cirque!!! Et ça les amuse… Ils disposent de nous… Ils ont le pouvoir et on meurt pour rien… c’est une farce… Tous des monstres! » (p. 48). C’est nécessaire pour préparer à la suite qui devrait donner du sens. Du moins, on l’espère vraiment. Le bilan de la lecture est encore pire que d’habitude car tout n’a ni queue ni tête.

Une réponse à « Adèle Blanc-Sec – Tome 6 – Le Noyé à deux Têtes – Jacques Tardi »

Laisser un commentaire

Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.