Il n’est pas facile de se trouver. Cualli Carnago décide de prendre les choses en main pour son bonheur. Identifier ce qui ne va pas permet d’avancer avec de nouvelles perspectives.

4e de couverture
Née d’un père français et d’une mère nicaraguayenne, Cualli a fait très tôt l’expérience de la différence, dès l’école maternelle où ses cheveux crépus lui donnaient l’impression de n’être pas tout à fait comme les autres. Plus tard, alors que ses copines rêvaient de sortir avec Ken, c’étaient les garçons androgynes et mystérieux qui l’attiraient. Et puis, quand est venu le temps des premières expériences sexuelles, la douleur ressentie – au lieu du plaisir qu’on lui avait promis – a nourri durablement son mal-être. Mais qu’est-ce qui cloche chez toi, Cualli ?
Ce roman graphique est le récit des découvertes, des rencontres et des questionnements qui jalonnent la vie des jeunes femmes d’aujourd’hui. Apprendre à connaître son corps et ses désirs, c’est mettre des mots sur ses peurs et ses douleurs. Au fil des années et des garçons qu’elle fréquente, et dont elle dresse des portraits aussi amusants que tendres, Cualli se découvre et met des mots sur ses démons : dysmorphophobie, asexualité, endométriose, vaginisme… Autant de maladies complexes qui deviennent claires sous la plume de l’auteure, qui décrit en parallèle son cheminement féministe, inextricable de son expérience personnelle.
Un récit illustré autobiographique intimiste, sans fard, avec beaucoup d’humour, qui fut pour l’auteure le moyen de se défaire de certains tabous et permettra probablement à d’autres jeunes femmes de s’y reconnaître et être rassurées.

Mon avis
Un roman graphique autobiographique qui parle de la difficulté de se sentir bien. Assez tôt, elle est atteinte de vaginisme. Un médecin l’aide à comprendre ce qui se passe. Apparement, il est difficile de faire parti d’un groupe si on ne pense pas qu’au sexe. A l’adolescence, on évoque tout le temps le sexe puis plus tard le fait de devoir passer à l’action. Il n’est pas question d’amour, de tendresse et de consentement. Le conformisme est de rigueur. Les garçons doivent tenir leur réputation de pervers vicieux, adeptes de porno avec des choses dégueulasses et irrespectueuses. Donc ils se comportent comme des gros obsédés et conservent cette façon d’être une fois adulte. Se construire une identité de femme est complexe. Faut-il être focalisé sur son poids pour qu’un garçon vous apprécie? On revient à l’idée que la femme doit être un objet de consommation au service du mâle.

La bédéaste doit faire face au vaginisme. Tant qu’elle n’arrivera pas à surmonter ses traumatismes, elle ne pourra pas être pénétré. Elle cherche ce qui pose souci et se travaille au corps. Découverte du plaisir solitaire et incitation de pénétration avec une carotte avec préservatif. Pour les prochaines relations sexuelles, elle prend le dessus pour maîtriser la pénétration, la douleur et la plaisir. Pas de tabou sur ça. Et c’est très bien, puisque c’est assez rarement abordé et avec autant d’authenticité.

Elle évoque la douleur liée aux règles allant jusqu’à des vomissements. Pour mieux comprendre ce qui se passe. Les résultats sont sans appel, c’est l’endométriose. On ne sait pas trop comment elle va gérer, elle se débrouillera. Tout comme la gestion de la dysmorphophobie dont elle a pris conscience. C’est important de botter le cul à la petite voix qui n’arrête pas de nous dévaluer et rabaisser. Difficile de lutter contre mais ce n’est pas impossible. Il faut déployer des stratagèmes pour améliorer sa santé mentale. Elle dévoile ces doutes sans tomber dans le pathos exagéré. Une bande dessinée qui se lit avec sourire et plus d’une femme pourra se reconnaître. De l’authenticité, de l’honnêteté et des questionnements que plus d’une personne se pose.

Une bande dessinée à mettre entre les mains de toutes les femmes. La quête de soi n’est jamais un chemin tranquille et reposé.

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