22h05 rue des Dames

L’amour permet de tout affronter. C’est d’autant plus vrai quand ils sont deux repris de justice. Face à des représailles, ils font alliance.

4e de couverture
Fin du XIXᵉe siècle, nord-ouest des États-Unis. Dans un village abandonné assailli par la neige et le froid, deux fugitifs se rencontrent alors qu’ils cherchaient une planque où se faire oublier. L’hostilité et la méfiance des premiers temps laisse place à la curiosité puis à la complicité, lorsqu’ils affrontent ensemble les marshals venus les capturer. Car Zachary et Pearl portent chacun un lourd passé qui n’en finit pas de les poursuivre. Ils sont en lutte contre la société qui a juré leur perte et ils comptent bien résister de toutes leurs forces aux représentants de la « justice » qui viennent les assiéger.

Mon avis
Quand on regarde la couverture, on est tout de suite curieux. Qui est cette femme à l’étoile? Pourquoi a t’elle une arme à feu? Que cache t’elle? De qui se méfie t’elle? On est tout de suite embarqué et on ne va pas être déçu. Deux âmes perdus se rencontrent dans le Montana et l’amour les percute en plein coeur. Tous deux sont recherchés pour meurtres, l’un à tuer son père qui battait sa mère et l’autre à tuer son mari qui abusait d’elle. Soudainement, la société réclame justice et veut les pendre haut et court. Qu’un homme batte sa femme est acceptable tout comme qu’il viole sa femme. L’honneur de l’homme dans sa virilité est intacte. Si quelqu’un bouleverse l’ordre établi, la justice sort son étoile et s’autorise à tuer. L’alliance entre deux êtres dont l’injustice les rassemble décident de lutter ensemble. Ce duo est admirable et on les suit avec plaisir.

Ce choix de deux couleurs est d’une grande ingéniosité. Ce n’est pas la première bd à le faire, en effet. Mais c’est bien la première que c’est fait avec autant de maîtrise. Le récit juste en teinte bleu apporte un aspect mêlant le drame, le chaos, la rudesse, la solitude à la beauté. Les visions cauchemardesques en pourpre amplifient le mal être et nous le communique très bien. Pas de demi mesure avec ces shérifs armés prêt à achever le coupable. Il y en a un qui n’hésite pas à clamer des psaumes pour légitimer l’action. Grâce à l’ingéniosité pousser par l’amour, ils peuvent s’en sortir. Pendant tous les rebondissements, on est tenue en haleine pour savoir ce qui va se passer. Une bande dessinée coup de coeur qu’il faut lire et partager.

Une très belle surprise qui nous montre encore le talent des bédéastes à créer des univers incroyables et captivants.