Tu pourrais me remercier – Maria Stoian

Le respect d’autrui et de son corps ne va pas de soi. Les agressions et harcèlements sexuels, sexistes et moraux ont de beaux jours devant eux. Les traumatismes doivent être rendu visible pour espérer changer les choses.

4e de couverture
Réunissant les voix d’hommes et de femmes de tous ages, les histoires contenues de cet ouvrage sont des expériences réelles de violence sexuelle, de violence et de harcèlement.

« Tu pourrais me remercier » rappelle aux victimes qu’elles ne sont pas seules et à tous qu’aucune agression n’est anodine.

Mon avis
Quand on regarde la couverture de la bande dessinée, on sent une situation assez inappropriée. Deux hommes touchent une femme qui ne semble pas consentante. Les gens autour soit ils ne le voient pas ou soit ils trouvent la situation normale. Mais un individu attire le regard en étant en brillant argenté. Faut-il référence au regardeur? Nous interroge t’il sur ce que nous ferions? En tout cas, nous allons nous plonger dans album qui parle du harcèlement et de agressions sexuels, sexistes et moraux. Nous voilà prévenu.

Maria Stoian met en vingt histoires des témoignages qu’elle a recueilli. Ames sensibles s’abstenir. Vous trouverez des femmes et hommes violés, des femmes qui se font toucher dans le métro, des situations d’harcèlement et de manipulation qui poussent à faire des choses que l’on répugne à faire… La bédéaste retranscrit parfaitement la peur, le doute, l’effroi, la solitude, l’isolement, la terreur.. Et aussi, la difficulté de pouvoir en parler avec des proches et aussi d’être cru. Malheureusement dans de nombreuses sociétés, on préfère croire les agresseurs et mettre la « faute » sur la victime. N’est-il pas encore courant d’entendre que c’est normal qu’une femme se fasse violer si elle porte une jupe? Le pauvre monsieur n’est pas capable de gérer une érection. Qu’elle est la limite qui permettra de devenir tout cela inacceptable? En tout cas la bd donne à réfléchir et donne à compatir. Elle est à destination des adolescents et des adultes. Un outil qui peut aussi permettre de libérer des mots des maux. Les dessins en aplat qui joue avec des couleurs clairs ou du noir et blanc va à l’essentiel. Il n’est pas nécessaire de montrer tous les détails pour se rendre compte de l’horreur des situations.

Une bd impactante qui ose parler de la violence ordinaire, banalisé et qui ne le devrait pas. Mettre des images sur des maux change le regard.

Sur le même sujet et traité en bd : « Les crocodiles » et « Les crocodiles sont toujours là » de Juliette Boutant et Thomas Mathieu

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