22h05 rue des Dames

La situation est tendue. Charlie veut avoir des réponses et il n’est pas facile d’en trouver. D’autant plus quand l’Ala fait des attentats dans tout le pays.

4^e de couverture
Charlie et Lucy se sont mis en route pour New York afin de trouver des indices qui pourraient les mener jusqu’au professeur Grossman, le père génétique de Charlie. Bien entendu, l’ALA ne va pas rester sans rien faire. De plus, une société pharmaceutique, qui semble avoir un lien avec Grossman, entre aussi dans la danse?!

Mon avis
On avait clôturé le précédent tome avec une forte attente. Charlie n’est pas le seul humanzee. Par contre, Omelas ne conçoit pas le monde pareil. Le cadre familial donne un cadre différent. Les deux garçons n’avaient pas le même destin dans l’idée de leur naissance. Un à grandit dans le ventre d’un singe et l’autre d’une femme. Ils sont 100% frères. L’un veut faire changer la loi pour trouver sa place dans la société et l’autre veut détruire la société pour s’imposer. Omelas l’affirme : « Avec tout le respect que je vous dois, je n’ai aucune intention d’obtenir le droit de citoyenneté ni de me procurer une green card. Ce sont les droits des animaux et pas seulement des humanzees, qui doivent être très reconnus. Tant que ce ne sera pas le cas, d’autres « omelas » viendront au monde» (p.111).

Pour faire changer les choses, faut-il que les frangins s’affrontent ? La mort devient la seule chose possible. Vraiment ?

L’autre sujet assez prégnant est la manipulation génétique. L’expérience pour la naissance des humanzees s’est déroulée dans le secret. « Quel que soit le but, je me disais que si l’on parvenait à maîtriser les techniques de manipulation du génome… cela changerait grandement l’avenir de l’humanité. La révolution ne s’arrêterait pas au domaine médical. Elle s’étendrait également aux changements climatiques, au bien-être animal… Elle apporterait de nouvelles solutions dans tous les domaines »(p. 137).

Il y a toujours une différence entre l’idée et le concret du monde. « Autrement dit, nous sommes à l’aube d’une révolution des sciences de la vie ! Cela aura des répercussions non seulement dans le domaine médical mais aussi sur la protection de l’environnement… » (p. 28). Mais les choses ne se sont pas déroulés ainsi. La société américaine vacille et l’étranger fait peur. La différence renvoie des choses à chacun surtout de l’incertitude face à ce que l’on connaît pas. Au lieu d’essayer de comprendre pour ne pas juger basiquement, ils préfèrent juger et agir violemment. Le prétexte est qu’il vaut mieux agresser en premier en précaution. Et quand la violence explose, beaucoup trouve cela normal. Ce n’est pas des humains qui décident d’en tuer d’autres, forcément, il y a une autre cause sous-jacente. Une seule solution, l’autre, la différence, qu’est-ce que cela pourrait. Pourquoi ne pas considérer que les choses puissent être plus complexe ? Des enjeux plus importants ressortent et la prise de pouvoir n’est pas négligeable. Des gens de pouvoir ne sont pas très loin.

Shun Umezawa n’omet l’aspect affectif. Charlie est en couple dorénavant. Son amour est fort et sincère. Pour son amoureuse, il serait prêt à tout même mourir, même tuer. On s’attache à eux pour leur aspect sincère. Le couple qui protège Charlie veut le meilleur pour lui. Il prend des risques pour qu’il puisse acquérir des droits comme tout être humain. Une lutte difficile car il y a des enjeux qui les dépasse. Le lecteur voit les différents scénarios qui se dessinent et  espère une fin positive. Est-ce possible ?

La patience doit se cultiver car nous n’aurons pas de réponses tout de suite.

L’avis Les Blablas de Tachan : « Nouvelle lecture très prenante et incarnée, cette narration du tome 6 de Darwin fut encore une fois terriblement immersive et tellement en écho avec notre société actuelle qu’on ne peut rester indifférent. La quête de réponses intimes de Charlie se couple dangereusement avec celle de sens et d’écoute de son aîné. Impossible de rester insensible face à tant de détresse conduisant à tant de violence. J’adore les réflexions, certes désormais connues, de l’auteur sur la vie animale et les modes de luttes. C’est terriblement puissant même quand on s’y attend. »