22h05 rue des Dames

On ne sait pas quelle sera l’avenir du musée. Sammy Stein lui imagine des lieux abandonnés. Mais certains resteront sur place pour faire découvrir à d’autres les traces de la culture.

4e de couverture
Puisant dans l’histoire du bâtiment et de ses programmations depuis 1937, s’appuyant sur les anecdotes et les rumeurs du lieu, Sammy Stein réalise dans le cadre du Grand désenvoûtement une fiction dessinée qui tient autant de la conférence que du guide de randonnée. Une visite guidée depuis les étages hauts d’un Palais de Tokyo en ruine, jusqu’à ses niveaux souterrains, entraîne les lecteur·rices dans des strates de récits oubliés, transformés par la fiction et remettant en perspective les imaginaires associés à l’institution ou produits par elle. Chaque niveau du bâtiment dessiné dévoile les traces de grands gestes artistiques, du modèle économique du centre d’art, d’épisodes
politiques, d’espaces détruits et d’expositions fantasmées. Sammy Stein permet à ces récits de se dérober du Palais de Tokyo en proposant au public de partir avec un exemplaire du livre.
Aux murs, des photographies détournent les représentations de cette architecture monumentale et des nombreuses institutions qu’elle a abritées depuis les années 1930, révélant des imaginaires refoulés à la croisée du politique, du fantastique et du romantique.

Mon avis
Le titre ainsi que la couverture du livre « La conférence du Palais » attirent l’oeil. Puis quand on l’a en main et que l’on commence à feuilleter, notre curiosité est encore plus titillée. On voit quelques phrases et une illustration assez simple en noir et blanc. En voilà une forme originale. Pas le choix de partir avec pour une aventure de lecture singulière. L’étonnement a été de mise à chaque fois. Visiter le Palais de Tokyo dans le futur où presque tout aura été détruit et disparu est un choix particulier. Mais après tout pourquoi pas. Les expositions dans ce musée restent assez étranges et avec des explications souvent capilotractées. Donc la présentation des oeuvres réelles ou fictives semblent tout à fait cohérente. De plus, le bâtiment semble déjà très imposant. On accepte la proposition qu’il se prolonge dans des sous-sols infinis. Impossible de ne pas sourire des situations improbables qui se déroulent lors de la visite guidée. Une proposition originale faite dans le cadre d’une exposition qui a tout de même tout son sens en dehors. Cela aussi permet de jouer avec nos imaginaires et ce qu’est un musée.

Une lecture originale qui nous propose un voyage dans le musée du futur où la culture n’existe plus.