
On entend souvent parler de réchauffement climatique. Il n’est pas toujours facile de s’imaginer comment serait notre monde avec 2, 3 et 4° de plus. Ulysse Gry nous propose cette aventure.
4e de couverture
2100. Trois desperados sillonnent l’Amérique à la recherche d’un butin. Mais désormais, c’est le climat qui fait la loi… jusqu’à quel point ?
Faites grimper le thermomètre de 2, 3 ou 4 degrés et regardez l’histoire changer : le monde est plus ou moins apocalyptique, les catastrophes naturelles plus ou moins fortes et les hommes plus ou moins dans la merde…
Quelle que soit la cuisson de la Terre, pour Josh, ce ne sera pas une partie de plaisir.

Mon avis
Ulysse Gry est un bédéaste très audacieux. Il ose aborder la question du réchauffement climatique de façon originale. Déjà c’est assez peu traité et là l’album n’est consacré qu’à ça. Il a choisit de proposer une forme horizontale ce qui est très atypique. Quand on ouvre la bd, nous voilà avec trois choix comme dans un restaurant. Vous pouvez suivre trois scénarios autour d’un personnage. Le monde avec 2, 3 ou 4° de plus et le changement n’est pas négligeable. Ce n’est pas comme si on passait de 14 à 15°, les choses sont beaucoup plus complexes. Les choses reposent sur la capacité de l’humain à pouvoir respirer, manger et vivre. Tout cela devient compliqué voir très difficile. Car plus il est difficile de se nourrir et boire et plus la violence prend de la place. On organise la gestion du vivant avec plus de rigorisme et plus d’intolérance. La recherche de criminel et la quête d’organes deviennent des moyens de gagner de l’argent. On sent très bien les nuances avec les degrés de plus qui n’appellent pas au rêve. C’est dommage que l’on ne trouve pas un petit dossier pédagogique en fin d’ouvrage.

On passe un bon moment car le bédéaste n’oublie pas d’insuffler une bonne dose d’humour. Il y a des jeux de mots, des jeux visuels, des références au GIEC et des petites histoires avec une trame bleu qui s’amuse de l’absurde sur la vie d’une bouteille d’eau. A la fin on assiste à des quêtes à la recherche de la dernière nappe phréatique du monde, Selon la température, elle possède une forme bien différente. Malgré la couleur rouge assez omniprésente qui traduit vraiment l’impact de la chaleur qui va jusqu’à cramer des gens. Un subtil équilibre qui ne laisse pas insensible. Bien que cela soit une fiction, est-elle si loin des scénarios prospectivistes proposées par le Giec? La réalité n’est pas si loin. Au lecteur de faire quelque chose ou pas.
Une lecture drôle, percutante et audacieuse pour sensibiliser à un sujet qui reste encore assez tabou.

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