L’aventure géopolitique – Tome 1 – La déforestation – Mister Geopolitix, Ludovic Danjou et Adrien Martin
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La problématique de la déforestation est très complexe. Mister Géopolitix décide d’aller sur le terrain pour comprendre ce qui pousse les autochtones à arracher cette ressource. Une aventure dangereuse où il met sa vie en jeu.

4e de couverture
Mister Geopolitix, c’est Gildas, un aventurier reporter passionné qui se questionne sur les enjeux humains, l’impact environnemental de nos sociétés, les conséquences des choix des politiques. Pour comprendre la déforestation, Gildas se lance dans un incroyable voyage autour du monde. Une aventure qui nous emmène au cœur de l’Amazonie, dans les plaines africaines jusqu’aux forêts indonésiennes.

Mon avis
Tout le monde a déjà entendu parlé de la déforestation. Toutefois, il n’est pas toujours aisé de comprendre les enjeux qui se trouvent derrière. La bd débute avec une approche scientifique pour donner du crédit à la démarche avec la rencontre d’une scientifique de l’INRA de Nancy. « – 100 millions d’hectares d’espaces forestiers perdus. C’est dramatique! – Effrayant, oui mais c’est avant tout une situation complexe et multifactorielle. Certains espaces indiquent aussi des évolutions positives. – J’imagine tout de même que le commerce international a des conséquences négatives? – Je ne dirais pas négatives. Il influe plutôt sur la diversité des essences. La déforestation empêche le renouvellement des arbres rares et précieux. Or, ils jouent un rôle dans la biodiversité » (p. 11). Ludovic Danjou insiste sur la difficulté aussi de la recherche à trouver des financements même si la thématique tourne autour de la santé. « Qui plus est, nous commençons tout juste à explorer le fonctionnement des grandes forêts et les interactions des espèces entre elles. Mais voilà mes recherches sont à l’arrêt à cause d’une insuffisance de crédits alloués. Et avec la transformation des sols dans les zones sensibles, c’est devenu complexe de trouver des bois variés pour mes recherches. J’ai donc eu l’idée de revenir vers toi. J’ai besoin que tu puisses m’aider à sensibiliser le grand public sur ce problème de la déforestation » (p. 12).

Même si on peut résumer les choses assez simplement : l’argent. Les plus belles forêts dans le monde se trouvent dans des zones de grande pauvreté. Par conséquent, pour s’en sortir, on déforeste presque totalement illégalement. Les arbres ont en général pour finalité des meubles ou des surfaces de recouvrement pour occidentaux. Tant qu’il y a de la demande prêt à payer, on ne peut s’étonner de l’exploitation de la misère en début de chaîne.

Nous allons vite fait rencontrer ceux qui détruisent leur environnement avec la circonstances atténuantes de la misère. Sans omettre, la modification des espaces de vie et de consommation avec l’agriculture, la monoculture, de l’élevage intensif, du développement des routes bétonnées, des villes, des usines, l’espace forestier. On ne tient pas compte de la biodiversité hébergée. Première étape, le Brésil, état du Rondonia où la forêt a perdu en 40 ans l’équivalent d’une fois et demi la France pour faire de l’élevage afin de se développer. « Je suis dans l’état du rondonia, en direction de la forêt tropicale. Pourquoi le rondonia? C’est l’un des états les plus touchés par les incendies de forêt. Des feux destinés à fertiliser les terres pour l’agriculture. On ça la technique du brûlis » (p. 14). Des précisions sont données plus loin : « La consommation mondiale de viande ne cesse d’exploser, Gildas. C’est une des principales causes. En vingt ans, le nombre de vaches est passé de 5 millions de têtes à 14 millions dans la seule région du rondinia! » (p. 17). Au Sénégal, en Casamance, avec déforestation illégale avec la coupe de bois de rose, qui tend à disparaître. Avec en parallèle, l’augmentation de la plantation de cacaotiers sur les terres arborées pour répondre à une demande de plus en plus conséquente. « C’est un commerce qui corrompt les communautés et qui accélère la destruction des forêts qui pousse les jeunes désespérés vers les villes » (p. 34). Le constat est tout aussi sombre en Amazonie. « – Une problématique différente de l’Amérique du Sud? – Oui et non, dans les deux cas, la déforestation touche les plus démunis qui se retrouvent au coeur du déboisement. – Faute de pouvoir vivre du commerce local comme c’était le cas, les paysans s’en vont pour défricher ailleurs, cultiver les terres ou bien faire de l’argent rapidement en trafiquant. Comme la crise climatique dure depuis des années, ils déménagent souvent, dégagent de nouveaux espaces puis gagnent finalement les taudis des villes » (p. 50). Des associations tentent d’acheter des espaces de forêt pour éviter cette destruction systématique. Un équilibre fragile qui doit faire face à la grande pauvreté.

Qui sont l’ensemble des parties prenantes? Qu’elles sont leurs rôles? Qu’elles sont les lobbys? Leur moyen? Tout cela n’est pas présent. Surtout qu’il aurait été intéressant de savoir si se sont les même en Amazonie, au Sénégal et à Bornéo.

Gildas Leprince dit Mister GéopolitixGildas Leprince dit Mister Géopolitix, évoque son engagement en avant-propos : «Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à des enjeux complexes. Sans surprise, ces derniers concernent principalement l’adoption de nouvelles méthodes de production et de consommation afin de limiter nos impacts sur l’environnement. Dans cette grande catégorie du dérèglement climatique et de la perte de la biodiversité, le thème de la déforestation occupe tristement une place prépondérante. Ce qui est passionnant avec ce sujet, c’est ce que les forêts ne sont pas des espaces coupés du monde. Elles ne se trouvent pas sur une île éloignée de toute civilisation : nous vivons avec elles. L’image souvent fantasmée d’une forêt absolument vierge de toute présence humaine est généralement éloignée de la réalité. De même, les personnes qui déboisent ne le font pas en étant volontairement animées d’un désir de nuire à notre planète : elles répondent à un besoin » (p. 2). .

Souvent quand on pense bd de youtubeur on voit plutôt à les séries de « Frigiel et Fluffy » ou « Ki & Hi ». Les publications du 9e art sur des adaptations restent plus dans l’univers du divertissement et du léger. Gildas Leprince dit Mister Géopolitix lui exploite plus des choses concrètes avec de la géopolitique. Sa chaîne youtube existe depuis 2016. Cela lui a permis de publier un livre « Mister Geopolitix explore les grands enjeux du monde actuel » ainsi qu’un jeu de société. Cela semble presque évident d’aller vers la bd. C’est dommage par contre d’avoir une forme classique car forcément cela demande de faire des coupes sévères. Un roman graphique aurait permis d’approfondir des rencontres, de mieux comprendre l’ensemble des enjeux politiques, économiques et sociologiques. La thématique concerne tout le monde et mérite alors plus d’intérêt. Après, ce n’est peut-être pas ce que voulait l’éditeur ou le youtubeur. Les trois pages à la fin d’explication avec une taille de police assez importantes et quelques sources par la suite ne suffisent pas. On aurait aimé un parti pris plus engagé et authentique. Le pathos à ces limites quand on voit les conséquences au niveau planétaire de la disparition des poumons de la Terre. Où sont les références officiels comme l’ONF, l’ONB, les associations actives de protection de la forêt, la fresque de la forêt et les activisites sur les réseaux sociaux? On n’a pas le lien non plus vers sa vidéo sur youtube.

La forêt est le symbole de la bonne santé de la planète car elle nous permet de respirer. Elle représente aussi le rôle de l’économie, plus puissant, que la protection de la nature.

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