Seccotine a de la ressource. Elle n’est pas juste une petite blonde écervelée. Lors d’une soirée de projection, la journaliste présente une extraordinaire découverte.

4e de couverture
Seccotine organise une conférence pour y annoncer qu’elle a découvert une famille de marsupilamis dans la forêt palombienne.

Mon avis
Ce tome est souvent cité en référence comme l’album le plus féministe et engagée. Mais dès les premières pages, on tombe des nues. Spirou et Fantasio rentrent chez eux en voiture. Ils sont choqués de la conduite d’une femme au volant de son scooter. Elle cause des accidents partout où elle passe. Les hommes accidentés sortent des véhicules et râlent. Etonnement, il n’y a que des hommes blancs. Par conséquent, faut-il s’étonner sur le fait que les femmes ne savent pas conduire et ne connaissent pas le code de la route? Ce genre de remarques sexistes devaient être amusantes dans les années 70. Le sexisme ordinaire avec une couche de patriarcat prend un sacré coup de vieux. On s’étonne que des lecteurs masculins adultes n’y voit que du feu. Dans les clichés on a le droit à une autre scène. Les gros plans montrent une veille grosse femme, type bourgeoise, qui a peur pendant la projection qui se met à hurler, à pleurer et même va tomber dans les pommes. Aucun doute que la faiblesse de la femme est très bien illustrées.

Et on continu avec le documentaire qui retrace la vie d’un mâle et d’une femme Marsupilami en Palombie. Les clichés de genre de genre sont à leur paroxysme. Le mâle séduit surtout quand il montre son côté violent, certains diraient sa virilité. La femelle, elle fait attention à sa toilette, marche sur le bout des pieds et possède une forme de poitrine. Pourquoi toujours vouloir mettre un comportement humain sur les animaux? On s’attarde sur sa beauté et son raffinement. Elle aime mettre des fleurs sur sa tête et autre chose superflu. Comment a t’elle fait pour survivre dans la jungle sans un mâle à ces côtés? Heureusement qu’elle a trouvé un vrai mâle pour lui faire trois bébés et enfin rentrer dans les rangs.

On a le droit aussi au racisme ordinaire dans la deuxième histoire. Le personnage asiatique, chinois est jaune et possède un accent très marqué, celui de l’imaginaire raciste d’une autre époque que l’on retrouve aussi dans « Lucky Luke ».

Sinon, l’album apporte aussi d’autres choses, moins discriminant. André Franquin montre une évolution de la prise de conscience sur la nature et sa protection. Déjà, il commence par faire référence aux documentaires qui se tournent encore de nos jours de « Connaissance du monde », par exemple, qui permettaient à tous les citoyens de voir le monde. Dans la bande dessinée cela s’appelle « Découverte de notre monde ». Les lecteurs pourraient facilement faire le lien. Seccotine arrive à suivre un animal très rare, le marsupilami et rend compte de son adaptation dans son milieu naturel. Elle fait une sorte de démarche scientifique en apportant des preuves en images et en les commentant. « Ce sont des oeufs! Des oeufs d’une forme étrange! Il est donc prouvé, mesdames et messieurs que l’animal qui intrigue tant la science est ovipare. Je sais que les savants ne me pardonneront pas de n’avoir pas soustrait l’un de ces oeufs pour le livrer à leur analyse, mais je ne pus me résoudre à cette cruauté!… Je ne conseille d’ailleurs à personne de tenter l’exploit…  » Voler un oeuf pour l’expérimentation semble une idée normale. Au final, elle ne l’a pas volé car c’était trop compliqué à faire et pas pour une question d’éthique Puis elle continu ces simples commentaires dans le milieu naturelle imaginaire en prenant en compte aussi bien la flore et la faune que l’équilibre entre chaque. Le Marsu qui est chez Spirou et Fantasio n’est pas le seul de son espèce. Pour autant, son nom est celle de son espèce. On voit de nombreux animaux dont le jaguar qui sert d’ailleurs d’objet pour les blagues répétitives. Il ne faut pas oublier que c’est une bande dessinée de divertissement et d’humour quand même à destination des enfants. Cependant, elle vieillit mal car on ne peut plus vraiment discriminé et encore moins avec la logique de l’humour.

Une bande dessinée qui fait tiquer et qui montre que les mœurs évoluent dans le temps, un peu.

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