Des animaux d’élevage ont été sauvés pour vivre tranquillement. Du jour au lendemain ils sont enlevés pour aller à l’abattoir. Un petit lot se sont enfuis et veulent retrouver leurs amis.

4e de couverture
Ne le prenez pas pour un jambon !
Poussé à la retraite après une fulgurante carrière de modèle, Néo – un cochon nain en pleine croissance – rejoint une Z. A. D. où il est accueilli par des amis des bêtes dans une ferme occupée. Quand ceux-ci se font violemment déloger par les forces de l’ordre, Néo s’enfuit en compagnie de quatre autres animaux de basse-cour, seuls rescapés du champ de bataille. Il y a Renata, la vache laitière, moulin à paroles et serial gaffeuse ; Bruce le bœuf des Highlands, qui traverse une violente crise d’adolescence ; Ferdinand, la poule qui se prend pour un coq ; et Soizic, la brebis bretonne à la toison épaisse et au caractère bien trempé. La petite troupe doit quitter cette zone de guerre ou ils seront capturés et envoyés à l’Abattoir. Maintenant, il leur faut trouver une nouvelle terre d’accueil…
Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité », parait-il. C’est même inscrit dans la loi. Il ne leur manquait que la parole et c’est désormais chose faite. Stéphane Betbeder plonge ses personnages à quatre (et deux) pattes dans une odyssée animalière que n’auraient pas renié les plus grands héros du genre humain. Cette nouvelle série trépidante abordera les thèmes touchant à la condition animale (abattoirs, traitement réservé aux animaux domestiques, tests pharmacologiques, combats d’animaux, etc.) ; Chaque album interrogeant le rapport particulier que nous entretenons avec les autres espèces qui partagent avec nous la planète.

Mon avis
A peine on rentre dans l’histoire, que nous sommes dans l’action. On commence par rencontrer un petit cochon, star des réseaux sociaux et qui rêve de l’île où ses confrères sont chouchoutés. Mais le chat de la maison, jaloux du porcin lui joue un mauvais tour qui faillit mettre sa vie en péril. A partir de là, la peur et le doute vont habiter les animaux qui n’ont pas été embarqué par la police pour les tuer. Renata, la vache laitière, Bruce le bœuf des Highlands, Ferdinand, la poule qui se prend pour un coq, Noé, le cochon et Soizic, la brebis tentent de trouver un nouveau sens à leur vie. Déjà sauver leurs amis et après on verra. Le contexte de cette agression policière n’est pas explicité. Pourquoi une attitude si brutale et cruelle envers les animaux?

Même si l’on compatie avec les animaux, on en vient à se demander pourquoi ils parlent tous la même langue. En plus, ils parlent la langue des humains. C’est déroutant. Ils ressentent les mêmes émotions. L’anthropomorphisme a aussi des limites. Faut-il en passer par-là pour sensibiliser les lecteurs à la cause animale? En tout cas, la double première page est très éloquente. On voit des animaux traversant un passage clouté et sur eux sont dessinés les morceaux de consommation. On mange des animaux malgré leur capacité émotionnel. Ils sont élevés juste pour satisfaire un besoin humain.

Le scénariste explique simplement le fonctionnement de la machine à viande. « – les humains ont déréglé le cycle naturel pour que je reste toujours productive. J’ai été fécondée il y a quelques mois par le taureau des voisins de nos maîtres et je continue à donner autant de lait qu’avant ma grossesse. Si je ne suis pas traité au moins une fois par jour, je tombe malade. Et là, j’ai les pis tellement gonflés qu’ils vont exploser. […] L’homme a fait de moi un monstre; je ne peux vivre sans lui… J’ai toujours besoin d’une intervention extérieure, ça me désespère. – Tu sais, mon espèce aussi a été modifiée pour produire plus de laine que nos ancêtres… Quand il fait chaud, si je ne suis pas tondue régulièrement je peux mourir d’hyperthermie. Que l’homme ait fait de nous des anomalies de la nature. Non seulement ça me désespère, mais ça me met en rage! » (pp. 44-45). L’homme est cruel et ne pense qu’à lui. Le spécisme vu par les animaux. Un choix assez rare pour parler de ce sujet. Au cas où, le texte ne serait pas assez claire. Nous avons le droit à un voyage au coeur d’un abattoir où l’on voit une vache se faire couper la tête. L’autre côté émotionnel est la mise à bas d’un veau, forcément tout mignon. Il a un coeur sur la tête. Dans l’horreur de la réalité, se cache un peu de beauté et d’espoir. Pour la team leur objectif est de trouver un endroit où ils pourront vivre sans craindre d’être tuer pour être mangé. L’île où les cochons sont libres et chouchoutés pourraient être leur eldorado. En trois tomes, on doit découvrir s’ils vont y arriver. Le scénariste aborde également les animaux sauvages qui sont impactés également par l’humain. Par exemple, les hérissons risquent leur vie en traversant la route où il y a beaucoup de voitures. La vie dans la nature est dangereuse car il y a des prédateurs partout. Où fait-il bon vivre? Et de quoi aurait besoin les animaux de ferme pour être autonome? C’est aussi des questions à prendre à compte.

Une bd déroutante par son choix de placer des animaux avec une vision humaine pour critiquer la consommation de viande.

2 réponses à « L’arche de Néo – Tome 1 – A mort, les vaches! – Stéphane Betbeder et Paul Frichet »

  1. Avatar de belette2911

    Je note et en plus, j’adore les dessins !

    1. Avatar de noctenbule

      Et il y a du sang, surtout celui de vache. mais ça compte quand même? 🙂

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