Gianna est nymphomane. Son sex-appeal attire les regards des hommes et la jalousie des femmes. Elle tente de vivre sa vie comme elle l’entend mais les autres ne vont pas la laisser faire.

4e de couverture
1977, Italie des années de plomb.
Dans le tumulte des manifestations étudiantes de Bologne, la jolie Gianna travaille dur, enchaîne les petits boulots et milite pour les causes de son temps : l’universalisme, l’égalité des chances, ou le droit à l’avortement. Et si ses parents rappellent que « les filles d’avant, elles restaient à leur place », Gianna vit ses convictions et refuse de brider sa libido débordante… au point de détonner auprès de ses amis et de ses patrons.
« La nature l’a ainsi faite, et lui a mis le reste du monde à dos. Mais qui décide si une personne est meilleure qu’une autre ? »
À cette question, les institutions et les médecins de l’époque ont un avis tranché, qui conduira la jeune femme vers un destin tragique.

Mon avis
La première découverte est qu’Albin Michel publie des romans graphiques. L’éditeur semble avoir décelé l’intérêt qu’il y avait dans le 9e art. Mais la création d’Arianna Melone nous convainc assez moyennement. Graphiquement, cela détonne avec sa technique mixte alliant crayon de couleurs et aquarelle. On a l’impression de voir un rendu utilisé par Lucian Freud. Une influence de l’art contemporain se fait sentir. Cette audace graphique nous permet de mieux nous cueillir pour tourner les pages.

Néanmoins, pour le récit c’est une autre histoire. On suit dès le début Gianna, l’héroïne. Elle est très jolie et attire les regards. La plupart des hommes rêvent de coucher avec elle. Les femmes n’arrêtent pas de la jalouser. A l’école, elle aide dans la lutte pour les droits des étudiants surtout pour le droit à l’avortement. Elle est très engagée car sa soeur est morte suite à un avortement clandestin. La pauvre avait été violée par un amoureux éconduit. En plus, elle voulait pouvoir rentrer au couvent. Le puritanisme d’une société l’empêcher d’évoluer. On pourrait y voir une critique de la société qui bascule vers l’extrême droite et le conservatisme. Bien que cela se déroule en 1977, on peut très bien y voir une histoire très moderne. Les choses ont-elles beaucoup changé? Cela joue avec la fin très étrange. Gianna est arrêtée et enfermée dans un centre spécialisée pour traiter sa nymphomanie. On sait bien que cela va être violent et invasif. Tout s’arrête là. On reste sur sa faim et triste. Et avec quoi le lecteur devrait repartir?

Une bande dessinée étrange et dérangeante qui parle de la difficulté à faire évoluer des mentalités pétrirent dans la jalousie et le qu’en dira t’on.

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.