22h05 rue des Dames

La science a quelque chose de très attirant. Ce n’est pas le jeune Frankenstein qui pourrait dire le contraire. Mais parfois, le résultat remet en cause ces choix d’expérimentation.

4e de couverture
En 1817, en pleine expédition vers le pôle Nord, Robert Walton rencontre un individu mystérieux à la dérive sur un morceau de banquise. Cet homme n’est autre que Victor Frankenstein, un savant au destin tragique qui est parvenu à insuffler la vie à une créature constituée de morceaux de cadavres. Junji Ito revisite l’œuvre emblématique de Mary Shelley dans cette adaptation fidèle et horrifique d’un texte fondateur du roman gothique. Retrouvez également dix nouvelles du maître de l’horreur, dont six récits d’Oshikiri, un jeune lycéen taciturne habitant une immense demeure devenue le théâtre de phénomènes paranormaux de plus en plus terrifiants.

Mon avis
Un des maîtres de l’horreur japonais donne une nouvelle dynamique au roman de Mary Shelley. On retrouve ce cher Victor Frankenstein totalement épuisé sur la banquise. Il était à la dérive sur la banquise. C’est Robert Walton qui lui sauve la vie. Lui aussi est un homme avec des rêves de grandeur. Mais cette rencontre va tout changer. Est-ce que son narcissisme doit coûter la vie des matelots? Pour le créateur de monstre, il est trop tard. Toute sa famille et ses amis ont été assassinés. Donc aller trop loin dans la folie, il sait ce que c’est. Le mangaka nous propose un flash back où l’on voit la naissance de ce géant composé de cadavres. Les gens le haïssent car il est laid et lui jettent des pierres. La différence créé le rejet et l’injustice sociale. Un cercle vicieux qui laisse toute sa place à la méchanceté.

La vision un peu horrifique amplifiée par l’ensemble des traits noir et blanc. Un fin travail graphique qui joue avec les émotions du lecteur. On sent progressivement la frayeur prendre de la place. Il ne pouvait y avoir une autre issue que la mort, excepté pour ceux qui savent raison garder. L’aspect moraliste ne va pas de parallèle avec de la monstruosité gratuite. On est plus sur le registre psychologique. L’adaptation est assez bien fait réalisé pour nous inciter à aller plus loin par la suite. Pour les autres histoires, elles sont très courtes et sans trop d’intérêt. Par contre, une seule certitude, on va lire d’autres ouvrages du mangaka.

Une lecture qui permet de donner une nouvelle dimension à un classique.