
Quand on entend contes de fées, on pense aussitôt Bruno Bettelheim. Mais il n’est pas le seul à s’intéressé à cette forme d’histoire très particulière. Un médium populaire qui en dit long sur la société.
4e de couverture
Un tête à tête passionnant avec Jennifer Tamas sur la relecture des contes après #MeToo.
Après #MeToo, le baiser non consenti de la Belle au bois dormant n’est plus synonyme d’émerveillement, la Belle est victime du syndrome de Stockholm, et le Petit Chaperon rouge ne veut plus être défini par sa beauté. À revoir les films Disney de notre enfance, le constat est sans appel : les contes défendent les inégalités de genre. Les personnages féminins des contes de fées sont de jeunes femmes passives et un brin idiotes, tandis que leurs homologues masculins sont au contraire puissants et courageux. Mais est-ce aussi simple ? Doit-on nécessairement boycotter ces contes qui nous paraissent dépassés ? Ou peut-on déconstruire notre héritage ?
Dans ce texte, Jennifer Tamas nous montre que les contes de fées ne sont pas voués à être jetés, mais doivent être relus, revisités, car ils nous éclairent sur notre société actuelle. Tout en dressant un portrait des inégalités de genre présentes dans les contes, elle rappelle le rôle de la conteuse et nous fait découvrir des personnages féminins forts écrits par des femmes. À travers de nombreux exemples cultes, Jennifer Tamas nous invite à redécouvrir les contes et à en tirer des leçons, pour apprendre à mieux vivre ensemble.
Mon avis
Jennifer Tamas est docteure et agrégée de lettres modernes. Elle s’est démarquée récemment avec sa publication « NON des femmes. Libérer les classiques du regard masculin aux éditions du Seuil. Par conséquent, elle s’intéresse au féminisme et à la culture populaire se diffusant à l’écrit ainsi qu’à l’oral. Initialement, les contes étaient racontés par les femmes à généralement des enfants. Quand ils sont passés au domaine écrit, les hommes ont pris le dessus et ont changé les morales. Les autrices étaient aussi présentes mais des historiens ont fait le ménage. Il y a une différence entre il n’y avait pas de conteuses écrivant et le choix de les effacer. En prenant cela en compte, on comprend un peu mieux la société. L’autrice propose plusieurs versions des célèbres contes et analyses leur sens. Il n’est pas toujours question de femmes stupides, qui rêvent de mariage, de ménage et d’enfanter. Disney a mis son grain de sel en apportant aussi son grain de sel rétrograde. On embrasse une princesse sans son consentement et les petites filles trouvent ça mignon. Cette version est mieux que lorsque la princesse se réveille lorsqu’elle accouche après avoir été abusé pendant un long moment. Ame sensible s’abstenir. Les récits devaient informés les enfants pour faire attention au monde. Rien n’est innocent et on en prend vite conscience. A nouveau la collection Alt à destination des adolescentes à partir de 15 ans, permet de leur ouvrir l’esprit. Là à nouveau, le patriarcat prend cher.
Une lecture simple et efficace qui montre qu’en modifiant des éléments de l’Histoire, le monde change de regard.
Laisser un commentaire