
Le jeune Hamaguchi croyait que son destin était déjà tracé par sa famille. Mais une rencontre, lui a permis de se rapprocher de son rêve. Ainsi il quitte un emploi sécuritaire pour quelque de plus précaire et épanouissant.
4e de couverture
Kyôto, 1966. Le jeune Hamaguchi travaille chez un fabriquant de textile. Mais lassé de ne pouvoir y assouvir sa passion pour le dessin, il démissionne et part pour Tôkyô. Il y découvre, en même temps qu’un studio de mangas qui lui donne sa chance, la vie nocturne et les milieux artistiques de la capitale. Mais le travail d’assistant mangaka est éreintant et Hamaguchi comprend vite qu’on y trouve difficilement le temps et l’énergie pour se consacrer à des oeuvres personnelles. Pour la première fois, Jirô Taniguchi se remémore ses débuts de mangaka et sa jeunesse dans le Tôkyô des années 1960. Un magnifique récit d’apprentissage, où toute la finesse et l’élégance de l’auteur sont réunies pour illustrer les premiers émois de l’âge adulte.

Mon avis
Quand on se plonge dans un manga de Jirô Taniguchi, on sait que l’on va nous proposer une jolie histoire. Il sait donner beaucoup d’humanité à ces personnages. Ainsi, ils sont tous uniques et attachants pour des façons différentes. Pourtant le personnage principal est Hamaguchi et son entourage permet aussi de révéler le garçon avec son éthique et sa vision de la vie. Il a fait un choix audacieux pour son jeune âge. Quitter un travail dans une usine pour devenir assistant auprès d’un mangaka. Il fait un travail passion très impliquant. Une jalousie le met face au mur par rapport à ces rêves qu’il a abandonné. Une rencontre lui insuffle l’envie d’aller au bout de son projet en lui inspirant une fin. L’amour aussi lui donne une autre vision du monde. Cela le rend fort et faible à la fois.

Le passage de son grand frère le renvoie à son statut d’enfant et par conséquent incapable de prendre la bonne décision. Puisqu’il sort d’un champ avec une bonne image sociale, sa mère veut qu’il rentre et reconquière son statut de gentil garçon soumis. Même s’il n’est pas encore majeur, il devient un adulte. Le fait d’être entouré d’hommes célibataires qui consacrent leur temps à leur travail créé un cadre rassurant. Les faits s’entremêlent avec une grande justesse sans céder à la facilité et au doute. Tout en laissant volontairement des zones de non-réponses, des silences et des questionnements sans réponses. Le lecteur n’a pas besoin de cela pour apprécier l’histoire. Tout savoir est surfait. On a passé un bon moment qui ne peut donner qu’envie de continuer à se prolonger dans les créations du mangaka. Qui d’autre maîtrise se savoir-faire d’une grande précision?
Un manga qui se dévore d’une traite le sourire aux lèvres. A travers un enfant qui devient adulte, on parle de la société.

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