
La plupart des gens aiment les chats et les chiens avec dorénavant les NAC. Par contre, il est tout à fait normal de tuer des vaches, cochons et poules pour les consommer. Une attitude spécisme qui en réfléchissant bien montre ces limites.
4e de couverture
La majorité des gens aiment les animaux, et apprécie en avoir chez eux. Mais… Parle-t-on du chat sur le lit, ou du cochon dans le frigo ? Pourquoi le sort des animaux est-il aussi radicalement différent d’une espèce à l’autre ? Pourquoi un rapace nous apparaît-il comme noble alors qu’un gallinacé n’est intéressant que s’il sort du four ?
Un véritable guide de défense des animaux qui questionne avec humour notre rapport aux autres êtres vivants et invite à assumer pleinement l’amour qu’on leur porte. Au risque de paraître… extrême.

Mon avis
Le véganisme commence à se distinguer dans les thèmes écologiques dans le monde du 9e art. Clara Cuadrado propose une vision complète du spécisme et de façon humoristique. Elle montre de quoi il s’agit dès la couverture. On voit l’un en dessous de l’autre un cochon et un chien. L’un est un morceau de viande pour la consommation où sont délimités les morceaux à manger. Et l’autre un animal de compagnie avec les zones d’affection. L’humain fait une distinction dans les animaux avec ceux bon à manger, bon à tuer et ceux bon pour être à leur côté. Qu’est-ce qui permet de faire une telle séparation? Au final, l’animal pour nourrir est un objet de production comme un autre. On le modifie pour l’optimiser afin d’augmenter son rendement à tout prix. Entre – 8000 et – 6000, les poules pondaient entre 5 et 20 oeufs par an. Dorénavant, une poule rousse modifiée génétiquement pond environ 320 oeufs par an. Le constat se fait de même pour les vaches à lait, les animaux à viande… Qu’importe le confort animal tant que cela accroit la productivité. Des associations comme L214 montrent les conditions d’élevages et les méthodes dans les abattoirs. Tout ça fait froid dans le dos. Souvent l’état laisse faire car derrière il y a des lobbies influents.
La bédéaste ne traite pas les questions politiques, les réseaux d’influence, les questions culturelles.. et elle évoque très très légèrement la chasse. Elle se focalise sur le rapport à l’animal et les contradiction de l’Homme. Sans omettre le traitement des végétariens et des végétaliens. Cette façon de penser le monde n’est pas apparu récemment comme un effet de mode. On trouve Pythagore, Plutarque, Léonard de Vinci, Jean-Jacques Rousseau, Louise Michel ou Marguerite Yourcenar. Bien entendu, elle propose des réponses aux remarques systématiques des mangeurs de viande. La plus connue est la fameuse B12. « C’est une vitamine d’origine bactérienne, présente dans le sol. Les ruminants et les volailles ingèrent ces bactéries lorsqu’ils broutent ou picorent.
Ce qui est intéressant c’est qu’à cause de l’agriculture intensive et des monocultures, les sols sont appauvris et bourrés de pesticides. Les animaux d’élevage reçoivent donc des antibiotiques, mais ceux-ci empêchent le bon développement des bactéries productrices de B12.
Résultat : les animaux d’élevage intensif (soit plus de 80% de la totalité des élevages) sont eux-mêmes supplémentés.!
En 2020, 80 tonnes de B12 ont été produites, bien que seulement 2 tonnes pourraient suffire à couvrir la complémentation humaine. » (p. 60). Elle évoque aussi les remarques avec la souffrance des fruits et légumes avec le fameux crient de la carotte, le paradoxe si tu étais seul sur une île, tu ne mangerais pas de viande et autres remarques que nous avons tous déjà entendu.

Ce qui surprend est aussi l’intégration depuis le plus jeune âge sur la valeur des animaux. Les livres pour enfants ne manquent pas de récit avec des animaux. Le loup, le renard sont méchants et le chien et la mésange sont gentils. Même les expressions avec des noms d’animaux sont majoritairement péjoratif : être un gros porc, sale chienne, grosse vache, être pris pour un pigeon… C’est dégradant d’être comparé à un animal. Le rapport de supériorité se fait par de nombreux biais. Rien n’est laissé au hasard. Une prise de conscience se fera de toute façon dans la lecture sans forcément devenir végan ou végétarien. Cependant on ne consommera pas les choses de la même façon et aucun doute que les discussions avec les végés se passeront sous d’autres auspices. Les publicités dit les suicides food, où les animaux sont ravis de se sacrifier pour le consommateurs, nous écœurerons un peu plus. Par contre, le gros défaut de l’album est le manque flagrant de source pour donner plus de crédibilité. Même des chiffres sans contexte perdent de leur force. Il y a quelques références à la fin et citées de façon très incomplètes sans nom d’articles, sans date de publications. Cela aurait un gros bonus d’avoir édité une page accessible via un QRCode avec des sources fiables et reconnus dans le monde de la recherche. Une plus-value qui n’aurait pas été négligeable surtout au vue d’un sujet aussi controversé.
Clara Cuadrado met le doigts sur la dissonance cognitive des humains concernant leur rapport aux animaux et à la viande.

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