
Diriger un donjon n’est pas toujours de tout repos. Surtout quand la concurrence vient avec un concept assez proche Faut-il croire que c’est la fin du vrai Donjon?
4e de couverture
Rien ne va plus au Donjon. Hyacinthe, le Gardien, a le moral dans les chaussettes. Il y a de quoi : depuis qu’un étudiant en gestion a ouvert son propre Donjon – juste en face, en plus – la clientèle se fait rare. Mais le pire, c’est que ce petit jeune tue le métier. Chez lui, les monstres sont gentils, on sert de la barbe à papa ou des pommes d’amour aux visiteurs et les salaires sont deux fois plus élevés. Du coup, au Donjon (le premier du nom… vous suivez ?), les monstres restés fidèles font des concours de crachats pour tromper l’ennui. Quelle déchéance, tout de même… Trondheim et Sfar, les deux scénaristes, continuent à bien s’amuser. Le lecteur aussi, d’ailleurs. Ici, ils confient le dessin à Larcenet, l’auteur de Bill Baroud – qui est à l’espionnage ce que Donjon est à l’heroïc fantasy : une énorme farce parodique. Comment s’étonner que ce nouvel épisode soit l’un des plus drôles ? Et sa conclusion est sans appel : le Donjon n’est pas qu’une affaire de marketing. Non mais, ce serait trop simple !
Mon avis
Le Gardien sur un malentendu parle à un jeune entrepreneur de la gestion de son donjon. Un travail difficile et impliquant qui demande de la vigilance. Une stratégie économique et sociale bien analysée qui permet de faire perdurer le lieu. On trouve des monstres, des trésors, du risque, de l’incertitude… Un fragile équilibre qui demande de la réflexion. D’ailleurs, c’est pour ça que parfois des aventuriers trouvent des trésors et partent. Ils vont répandre la nouvelle qu’il est possible de gagner. Ainsi, il y a toujours des clients prêts à venir perdre plus que du temps.
L’étudiant en gestion a pris tout ça en compte et à développer un concept. Un pseudo donjon avec des manèges, des barbes à papa, des spectacles grands publics… Le succès est au rendez-vous car il cible aussi les familles. Les mères, les enfants et les personnages âgées peuvent venir et aussi revenir. La concurrence est rude dorénavant pour le gardien qui voit ces clients se réduire. Par chance, d’horribles barbares viennent tout détruire. Par conséquent, un vrai donjon en dur est un bon refuge. Les valeurs sures tiennent toujours.

On se laisse porter par toute l’histoire de la première à la dernière page. Et tout ça en 32 pages et pas le 48CC. Tout est très carré et maîtrisé. Il faut dire qu’il y a des pros derrière avec Manu Larcenet, Joann Sfar et Lewis Trondheim. Ils sont habitués à tous les types de format et d’écriture. La quantité ne fait pas la qualité comme ce tome le prouve. Il y a les personnages récurrents de Donjon avec un lot de rebondissements assez surprenants et amusants. Une série qui sait toujours prendre à rebours les lecteurs pour les amuser avec dérision, folie et absurdité.
Un tome qui se lit rapidement et qui redonne le sourire.

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