
Se définir comme féministe n’est pas un gros mot. Il est question d’équité entre les femmes et les hommes ainsi que déconstruire les stéréotypes de genre. Pour mieux comprendre où il faut agir, il faut comprendre où sont les problèmes.
4e de couverture
Aigries, poilues, agressives, moches, lesbiennes (ou pire, célibataires ! ), les clichés ont la vie dure en matière de féminisme. Mais qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui » être féministe » ? Sous forme d’essai graphique coloré, drôle et décomplexé, cet album invite à déconstruire, l’une après l’autre, les normes et les idées reçues afin de nous ouvrir les yeux à toustes ! Du sexisme ordinaire au mouvement #MeToo, de la charge mentale au consentement, du Body Positive à la réinvention de l’hétérosexualité, en passant par l’écoféminisme et la sororité, Lauraine Meyer s’emploie à revisiter quelques thèmes et concepts fondamentaux, au coeur du féminisme post #MeToo.

Mon avis
Les bd sur le féminisme fleurissent de plus en plus. Les femmes s’approprient leur Histoire, analysent les problématiques et proposent des solutions. A un moment, on croyait se satisfaire de quelques textes de loi, peu respectés. Les agressions, viols, harcèlements deviennent légions et il est temps que les femmes s’activent pour faire changer réellement les choses. Elles se réunissent dans des associations, descendent dans la rue, s’approprient l’art pour dénoncer pour rappeler qu’elles sont la moitié de la population et pas des esclaves au service du patriarcat. Par conséquent, il faut commencer au début, en précisant que les femmes étaient là dans toute l’Histoire et que volontairement on les a exclu. Après on construit l’idée qu’elles ne sont pas aussi intelligente que les hommes et que par conséquent elles doivent être à leur service. A l’école, on met les filles et les garçons dans deux structures différentes avec des enseignements différents. Pour les jouets, on donne des jouets pour favoriser l’épanouissement dans la sphère intérieure pour les filles : ménage, cuisine, pouponnage… Et pour les garçons, occupation de la sphère extérieure et réflexive : jeu de construction, football, vélo… La construction sociale a encore de très beaux jours devant elle pour cultiver l’inégalité et la discrimination.

Lauraine Meyer aborder également d’autres sujets qui sont corrélaires à ce champs de questionnement. Les questions autour du genre et sexe perturbent tellement de gens qui se plaisent à croire qu’il n’existe qu’une norme à être cis et hétérosexuel. La pédagogie à comprendre les autres dans leur diversité est d’une grande utilité. Malheureusement la simplicité reste de mise et surtout promue par des populistes et intégristes de divers bords. Elle consacre aussi quelques pages autour de la maternité que cela soit la gestion de la grossesse avec le rôle du partenaire, l’allaitement dans la rue et le congé familiale. La bédéaste évoque tout ça avec beaucoup de pédagogie, d’explications très compréhensibles et d’humour. En 5 pages, elles arrivent à aborder l’essentiel. A chaque thème, elle met ses sources ce qui permet à chacun d’aller vérifier ou mieux comprendre. Et cela apporte aussi beaucoup de crédit à ce qui est raconté. Dans les pages à la fin, elle partage ces recommandations aussi bien en série, film, bande dessinée que comptes Instagram.
Les dessins sont dans la vague assez moderne où l’on ne se préoccupe plus de faire des cases, les tracés des bulles, les décors… L’essentiel est valorisé. Les fonds sont majoritairement blanc et utilise majoritairement le bleu, rose et jaune pour dessin et texte. Une esthétique assez contemporaine dans le 9e art et dans les récits féministes. Elle s’adresse à un public qui a aussi l’habitude d’autres représentations. Les créatrices font péter aussi les carcans classiques (masculins) pour se raconter. On le voit aussi dans le travail des graphistes. La forme est adaptée aussi à des lecteurs à partir de 13/14 ans qui seront majoritairement féminin. Pour l’instant les hommes freinent la découverte d’ouvrage sur le sujet comme s’ils n’étaient pas concernés. Espérons qu’à l’avenir ce genre d’ouvrages intéressera tous les publics comme la SFFF.
Un excellent ouvrage pour parler de la richesse des thématiques autour du féminisme et de l’équité femme homme.

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