Jonas Crow, croque-mort, continu de voyager à travers les Etats-Unis à la recherche de clients. Dorénavant, Rose et Lin lui tiennent compagnie. Mais ce nouveau voyage va lui faire rencontrer son passé et l’ogre est toujours affamé.


Fini le croque-mort solitaire qui traverse l’Amérique avec son corbillard et de son corbeau. A ces côtés, on retrouve Rose et Lin qui ont bien du courage à revendre. Leur commerce aurait pu avoir un peu de succès si lors d’un enterrement, Jonas n’avait pas rencontré un fantôme de son passé,  le colonel Charnel Warwick. Il va lui avouer que l’Ogre n’est pas mort et qu’il sait où le trouver.

C’est bien pire qu’un mangeur d’or que Jonas va devoir affronter. L’homme surnommé l’Ogre de Sutter Island n’a rien à envier aux médecins des camps nazis. La guerre permet de faire bien des expérimentations. Par exemple, couper un bras pour essayer d’en coudre un autre à la place. De nombreuses de ces victimes sont considérées comme des morts au champ de guerre de toute façon. En tout cas, l’apprentissage a été riche de compétence pour lui. Mais l’appétit de l’ogre est sans limite. Il ne se contente pas d’or ou d’argent. Il veut du sang, de la souffrance, de la douleur… et parfois il sauve des vies.

Le bon docteur, Jeronimus Quint, va de ville en ville prodiguer des soins contre ce que les gens veulent bien lui donner. Acte de bonté ou de philanthropie? Certainement pas. 

Le cri de la colère et de la vengeance se voient dans le regard de l’Undertaker. Qu’est-ce que l’Ogre lui a fait pour lui inspirer tellement de haine? 

En plus, il a casse le poignet de Rose qui souffre atrocement. Elle va le suivre car il lui promet de l’aider en conséquence. Mais qu’elle sera la contrepartie? Et peut-il vraiment l’aider?

Comment Jonas va t’il la retrouver? Qu’elle sera le prix de la paix de sa conscience? Pour avoir toutes les réponses, il faut se plonger dans le tome 4.


Mon avis
Avant même que le récit débute, on nous met un évangile du bon sens selon Jonas : « N’épargne pas aujourd’hui qui voudra encore te buter demain ». Voilà le ton est donné et ce n’est pas de gaudriole qui va nous être proposé. Attention mesdames et messieurs.

Puis l’histoire débute avec une double page sur fond noir avec un bleu glacial avec une carriole dont sort un cri épouvantable. Quelques cases plus hauts, on voit des outils de médecine, un marabout (oiseau) et ces paroles d’un homme :  » (…) Votre opération va être longue. Très longue. Et puis, pour être honnête, si vous voulez me gratifier de quelques cris, je ne serais pas contre. » Cela fait froid dans le dos. C’est encore plus glaçant quand le gros plan se fait sur Jeronimus Quint, élixir, médecin et surgery. Maintenant vous savez ce qui va vous attendre. 

La mort, l’honneur et la souffrance seront de mise dans ce tome. Cet épisode de la vie de Jonas sera encore plus noir que les précédents. Il fera encore plus de lien entre le passé dans l’armée et son futur. Surtout que Rose qui ne le laisse pas  indifférent et n’ose pas avouer ses sentiments.

Chaque page est pleine de suspens. A aucun moment, Xavier Dorison ne laisse de répit au lecteur. Les mots sont choisis avec une grande justesse pour une plus grande efficacité. Rien n’est laissé au hasard et tout est tiré au cordeau. Impossible de poser la bande dessinée tant qu’on n’a pas fini la lecture. Et après, on est rempli de stress car on veut aller au bout de l’aventure.

L’action nous emmène dans un voyage au coeur de l’homme, de ces peurs, de ces contradictions, de sa rage dans une ambiance sombre avec une tension psychologique palpable.

Les évangiles selon Jonas apportent une pointe de noirceur et d’humour comme « Qui sème la menace sur Jed pourrait récolter une balle perdue ». Il faut pas oublier ces apports d’humour comme la scène où Rose explique à Jonas comment se comporter avec les clients. Etre poli et respectueux des morts aident beaucoup à se faire payer. D’autres scènes prêtent à sourire dans ce western qui sent bon la poussière, la boue, la sueur et l’hémoglobine. 

Raph Meyer et Xavier Dorison sont arrivés grâce à leur extraordinaire talent à réconcilier quiconque avec un style assez vieillot. Le western avait sérieusement besoin d’un coup de dépoussiérant et ils y sont arrivés brillement.

L’avis de Belette : « Les dessins sont superbes, avec des couleurs sombres parce que le rose Bisounours détonnerait, on a du suspense, des secrets honteux, des mystères, un Méchant qui a tout d’un gentil (de prime-abord) avec du charisme et un sacré bagout, et un penchant pour le sadisme « utilitaire ». Oui, il le fait pour votre bien… Râlez pas, vous aller aider la chirurgie à avancer !« 

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