Les Sauvages

Il n’est pas toujours facile de créer un lien avec ces enfants. Julien Frey propose une aventure extraordinaire à sa fille, Joanne. Ensemble, ils partent en Indonésie faire de magnifiques découvertes sur un monde en perdition.

4e de couverture
Février 2020. Julien et sa fille Joanne sont invités en Indonésie par le Professeur Michaux, un éminent biologiste de l’Université de Liège.
Des éléphants de Sumatra aux dragons de Komodo, la nouvelle mission du chercheur est l’occasion de découvrir l’extraordinaire biodiversité de l’archipel. Mais celle-ci est menacée. Déforestation, production d’huile de palme, braconnage…Les dangers sont nombreux et prennent une dimension particulière lorsque la pandémie de Covid 19 éclate au milieu du voyage.
Documentaire scientifique autant que récit intime sur la relation père-fille, Les Sauvages est un livre passionnant, instructif et drôle. Un ouvrage qui pose la question essentielle de notre rapport au monde animal.

Les Sauvages

Mon avis
Julien Frey sait que sa fille est sensibilisée à la cause écologique. Elle lui rappelle assez souvent. Progressivement, elle grandit et s’éloigne un peu de lui. Etre parent, c’est aussi accepté de laisser grandir sa progéniture. Mais il est encore trop tôt pour prendre son envol. Il lui propose alors une aventure incroyable en accord avec ces convictions. Ses éditeurs bd ne veulent pas le suivre sur son projet car ils veulent qu’il finisse déjà ceux en cours. Que cela ne tienne. Pas le choix de casser la cagnotte. Malgré quelques mise à distance, elle est contente. On ne va pas découvrir pour autant la richesse des espèces en Indonésie. L’aspect sérieux est se fait par le Professeur Michaux, un éminent biologiste de l’Université de Liège. A travers les mini-reportages de Jeanne pour son école, elle nous montre plutôt un monde en souffrance. Les espaces de vie des animaux sont détruits par l’Homme pour y construire des logements ou des zones d’agriculture. Puis il y a ceux qui disparaissent car on les vend comme animaux de compagnie exotique ou comme outil pour lutter contre l’impuissance des messieurs asiatiques. Et enfin, exploiter les ressources naturelles via le tourisme pour gagner de l’argent vite, sans ce préoccuper des conséquences à court ou moyen terme. Il est difficile de protéger les terres et les bêtes car le règne de l’argent perdure à tous les niveaux. Dans un pays pauvre, comment inciter les gens à changer des pratiques si cela ne leur permet pas de vivre et de protéger leur famille?

Les Sauvages

On tourne les pages et les constats sont plus maussades les uns après des autres. Si l’adolescente ne découvre pas des éléphants à l’état naturel maintenant, il est fort peu probable que cela soit possible adulte. Bien que l’on nous donne quelques informations, on n’apprend pas grand chose. La demoiselle ne semble pas plus heureuse que si elle était restée chez elle. Le coronavirus prend le dessus sur le récit pour est consacrée à partir de la moitié à ça. En effet, la maladie est issue de la destruction d’un espace naturel ainsi que de se nourrir des animaux sauvages. L’humain cause lui même ses tourments et en paie le prix. Est-ce possible de cohabiter? Après tout à quoi servent les animaux dans leur milieu naturel? L’humain ne vaut-il pas mieux que le reste? Le changement climatique est abordé plusieurs fois. L’exemple du changement de capital en Indonésie est impactant. « La ville s’affaisse dans la mer. Les puits d’eau souterraine qui alimentent en eau les habitants, sont épuisés. Et avec le réchauffement climatique, les inondations sont de plus en plus violentes. La nouvelle capitale sera construite dans la forêt tropicale de Bornéo » (p. Le sujet se met à progressivement changer pour se consacrer au protagoniste tousse et a de la fièvre. C’est juste la clim dit-il encore et encore. Est-ce censé être drôle? On ne sait pas si c’est vrai.

En tout cas, les dessins de Nadar apportent beaucoup de chaleur et de vraisemblance. Grâce à ça, on tourne facilement les pages. On referme le livre sur une note plus constructive grâce à la postface de Johan Michaux, professeur à l’université de Liège. « Les sociétés humaines sont de plus en plus conscientes de ces problèmes, notamment suite aux périodes de sécheresse, aux inondations répétées ou encore de la diminution des espèces pollinisatrices. Nous ne pouvons plus nous contenter des discours rassurants de nos politiques. Ces derniers semblent de plus en plus déconnectés des réalités et des priorités. Des actions concrètes doivent être mises en place au niveau international comme au niveau national, régional, local et même personnel. Nous pouvons tous agir à notre niveau pour faire changer les choses en faisant nôtre la devise : « Penser globalement, agir localement ». Dommage que cela reste assez léger et pas plus critique et constructif.

Un album sympathique et engagé pour montrer un monde en disparition à une ado.

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