
Undertaker n’a pas le choix, il doit déposer le cadavre de Cusco dans la grotte qu’il avait indiqué. Il se doute bien que le voyage ne va pas être de tout repos surtout en compagnie de la charmante Rose et de la chinoise dure à cuire, Lin. La mort les attend surement au bord du ravin.

Ralph Meyer propose un univers qui rend hommage aux plus grands classiques du genre. On pourrait même croiser le lieutenant Blueberry s’il venait à se tromper de bd dans une ballade western. On y retrouve tous les ingrédients comme de grands paysages avec ces perspectives à couper le souffle, du désert, quelques arbres, des canyons idéals pour des guet-apens, de la passion, de la vengeance… Mais il y a une touche de modernité dans l’écriture. Xavier Dorison ne veut pas faire de l’ancien, il veut y mettre sa touche avec de l’humour et de la dérision. Ce anti-héros, Undertaker a un grand cœur et un sacré sens de la répartie. D’ailleurs comment va-t-il s’en sortir dans ce tome 2 ?

Jonas Crow est un croque-mort qui en a vu beaucoup dans sa vie. Pour enfin être paisible, il a choisi un métier où l’on ne viendra pas trop lui poser de question et fuir ceux qui veulent sa peau. Jusqu’à ce jour où le vieux filou de Cusco lui a confié une mission : mettre sa dépouille au filon “Red Chance”, là où il avait trouvé sa première pépite. Avant de mourir, il a avalé tout son or et rien de tel pour faire enrager les gens qui étaient à son service. Ils veulent la grosse part du gâteau et pour cela, ils sont prêts à tout. La mort ne leur fait pas peur surtout quand la folie agrémentée d’alcool prend le dessus sur la raison.

Les trois jours de trajet, 50 miles à parcourir, trois passagers dans un corbillard et des centaines de mineurs survoltés d’Inoki City à leurs trousses. Que pouvaient-ils rêver de mieux pour vivre une aventure palpitante ?

Rose et Lin, malgré leur sexe ne sont pas de faibles petites choses. S’il faut sortir les griffes et appuyer sur la détente, elles le font avec une détermination qui en surprendrait plus d’un. En effet, elles ont chacune des histoires dans lesquelles elles ont du se battre pour rester en vie et avancer, tant ce peut. Alors, on ne pouvait rêver de meilleurs compagnons de voyages avec cet obscur ancien soldat. Sans omettre, le quatrième voyageur avec le vautour, animal de compagnie du croque-mort. Un animal sur qui on peut compter dans les situations difficiles.

L’humour noir est de rigueur et c’est très bien. Il faut dire que les situations morbides ne manquent pas. Quand on a au trousse des hommes déterminés à gagner de l’argent facile, on sait qu’ils sont prêts à tout. Le découpage rend la lecture dynamique sans pour autant respecter les codes classiques. Les gros plans mettent en avant les émotions très parlantes et communicantes. On s’attache à l’ensemble des personnages, qui sont travaillés finement et avec beaucoup de psychologie. Comment ne pas être en admiration devant le courage de ces femmes livrées à elles-mêmes et obligées d’être soumises à des hommes pour survivre? Elles sont courageuses et braves. On admire la beauté des gros plans sur Rose. Ce n’est pas le royaume de la couilles comme on a l’habitude de lire dans ce type de récit. La modernité passe aussi par le changement des représentations.

Un tome passionnant qui se dévore d’une traite avec curiosité.

L’avis de la Belette : Un deuxième tome à la hauteur du premier, un récit mené main de maître, les rênes bien tendues, un rythme soutenu sans pour autant virer à la cavalcade avec le mors aux dents, des personnages qui vont se livrer un peu plus, le tout dans des décors grandioses dignes des plus grands western !
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