
On entend souvent le nom du duo Adam et Eve. Pourtant, avant il y avait Lilith. Aude Picault nous dévoile une vérité coquine bien souvent cachée.
4e de couverture
Au commencement, Dieu créa le sexe. Lilith et Adam, les deux premiers humains, jouissaient dans le Jardin d’Eden, jusqu’à ce que le second veuille soumettre la première. Lilith, conçue dans le même argile qu’Adam, se rebella contre son égal et le laissa en plan. Mais si Dieu est Amour, Il sut prendre le parti d’Adam pour condamner Lilith et lui donner une femelle docile du nom d’Eve… Oh my Gode , fit Lilith fièrement.

Mon avis
Quand on voit le nom d’Aude Picault, on pense à ses bd comme « Idéal Standard » ou « L’air de rien ». On n’y assimile pas forcément tout de suite une création érotique. Et pourtant, elle n’est pas à sa première fois puisqu’on a déjà lu son ouvrage « Comtesse » en 2010. Que d’audace cette coquine. Elle revient avec une nouvelle vision d’un personnage féminin phare d’un livre culte religieux. Tout aurait pu se passer tranquillement si Adam n’était pas autant narcissique et phallocrate. Il aime prendre du plaisir et n’accepte pas que sa partenaire puisse jouir sans lui et sur lui. Pour la peine, il veut lui retirer sa liberté d’agir et de pensée. Il demande à dieu de lui rendre ce service. Lilith est répudiée ainsi que sa progéniture. Et voilà Eve, un bout d’Adam, totalement stupide, sans esprit critique, qui obéit aveuglement à ce que son propriétaire lui dit.

Mais il n’est pas si bon au sexe tout seul. Une petite masturbation du clitoris en plus change beaucoup la donne. En plus, on peut prendre du plaisir avec une banane par exemple. Les champs du possible ne manque vraiment pas. Bien que tout cela excite grandement Adam, il se refuse à accepter cela. Tout devrait tourner de lui et uniquement lui. Lilith va changer la donne en faisant croquer dans une poire, un fruit défendu. La face du monde à changer. Le gars blessé dans son égo demande à tous de réprouver le plaisir, le désir, satisfaction sexuelle… Il faut juste coucher pour se reproduire et diffuser la croyance. Néanmoins, Lilith souffle sur les braises de la passion partout.

Les dessins sont simples, épurés et d’une grande efficacité. Les personnages sont très expressifs et on s’amuse de voir leur plaisir ou leur colère. On est embarqué dans le récit dès la première page jusqu’à la fin. C’est coquin, sexy, évocateur sans oublié très drôle. Une vision féministe et engagée comme on aime les lire. Elle ose parler du plaisir féminin sans tabou. Quand ce n’est plus le royaume de la couille qui dirige, le monde n’est pas pareil. Il est nécessaire de changer sa focale pour raconter une autre Histoire, plus vraie et plus réaliste.
Qui a dit que l’Histoire ne pouvait pas se raconter autrement?

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