Il faut impérativement sortir du château. Le lieu n’est plus sécurisé dorénavant sans dragon et sans œil de géant. Le chemin pour faire les courses ne sera pas d’une grande quiétude.

4e de couverture
– Avant toute chose, personne ne doit savoir que nous n’avons plus de dragon pour protéger le trésor.
– Il n’avait presque plus de dents de toutes façons. – Oui, mais le dragon, c’est un symbole, pas de Donjon sans dragon.

Mon avis
C’est toujours une vraie surprise de se plonger dans l’aventure « Donjon ». Sous des aspects assez simple, le récit est d’une très grande richesse. En plus, ce n’est pas donné à tout le monde de savoir jouer avec les codes de la fantasy et de l’humour. Mais Joann Sfar et Lewis Trondheim sont des artistes dont le talent est une évidence. Rien ne leur fait peur et ose tout. Même déconstruire des siècles de règles littéraires. Tant mieux car comme ça, on sort des clous et on y insère de l’audace sans forcément miser sur des femmes à moitié nue et des mecs ultra baraqué. On peut écrire des choses plus fines et plus espiègles.

On trouve des propos déplacés : « Tu m’entends, pute?!!… Je t’ai dit de me faire voir ton cul!! » (p. 14). Cependant la demoiselle n’a pas besoin d’un chevalier servant pour tout régler. Elle sait se servir de son cerveau et en plus cela peut rapporter de l’argent au passage. Il ne faut jamais sous-estimée une demoiselle. Il y a toujours des références à droite à gauche à la culture populaire. Ainsi des automates font référence à ceux de Vaucanson. Ils sont sous forme de canard et parle à un canard. Quelle jolie mise en abîme. Il faudrait mettre se passage dans le musée des Arts et Métiers à Paris.

Bien qu’ils respectent le 48CC, le récit n’est pas pour autant bâclé comme on peut le constater trop souvent. Le format permet de mieux structurer l’ensemble des péripéties. Bien entendu, nous aurons des combats, de la magie, de la fourberie et de la tendresse tout de même. Tout cela très savamment bien dosé. Donc c’est pour cela qu’on peut se plonger dans cette série et les dérivés les yeux fermés. On sait que l’on passera un bon moment de lecture où l’on a de la considération pour le lecteur.

Une aventure hautement improbable et drôle qui se dévore avec le sourire.

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