Eddie & Noé – Tome 2 – Les agitateurs – Max de Radiguès et Hugo Piette

La fine équipe d’agitateurs est de retour à l’école. L’injustice y règne encore donc il faut faire bouger les lignes. La solidarité est la clé de tout.

4e de couverture
Après s’être fait virer de leur établissement puis réintégrés, la bande de potes commence l’année avec une aura de héros, mais dans le collimateur de la nouvelle directrice, Mme Waffelman.
Elle semble avoir une dent en particulier contre Sarah et Nassim, qui l’accusent rapidement de racisme. En vertu de leur réputation « d’agitateurs » qui les rend si populaires, Eddie et Noé décident de donner une leçon à Waffelman… Mais étant blancs, ils ont du mal à mesurer réellement la détresse de leurs amis.
Sarah et Nassim, sentant bien ce manque de sincérité dans leur action, s’agacent et quand, par-dessus le marché, Eddie et Noé tombent encore amoureux de la même fille, l’harmonie du groupe menace d’exploser…

Mon avis
Le premier tome était de haut vol. On trouvait des références à l’écologie, l’éducation nationale, le racisme, l’homosexualité, la discrimination… Tout était bien structuré et amené. Il est rare de trouver des bandes dessinées jeunesse d’une telle qualité qui ne prend jamais le lecteur pour un crétin. Donc comme il y a une suite, impossible de ne pas sauter sur l’occasion pour se plonger dans l’ouvrage. Et avec un titre comme « Les agitateurs », cela ne pouvait qu’être très provocateur et concret. Comment ne pas se sentir inspiré et rassuré que des enfants puissent agir dans le cadre scolaire? Ils ne sont pas tous obnubilés par les jeux vidéos, le porno, les vidéos de violence et les films mainstream. Face au racisme de la directrice de l’école, Mme Waffelman, il faut agir concrètement et en bonne intelligence.

Max de Radiguès a construit un scénario vraiment très cohérent, très recherché et très poussé. Le scénariste parle aussi de sujet très important et qui concerne les adolescents comme cité au début. A un âge où l’on vous un culte à l’individualisme dans un groupe et le conformisme sociale, ensemble ils peuvent faire beaucoup. Au lieu d’inciter à se moquer des plus faibles, pourquoi ne pas les soutenir? Quand une prof discrimine à la couleur de peau, pourquoi ne pas essayer de dénoncer? Face au mauvais état du collège, les élèves auraient pu le dire à leurs parents. Tout cela est réuni avec un groupe d’amis qui s’unissent et lutte ensemble. Ils parlent de construction mentale sur le racisme ou le rapport homme/femme. Les choses peuvent se déconstruire à condition de bien le vouloir et d’écouter. Pourquoi cela serait aux garçons de porter le mobilier ou résoudre des soucis informatiques? Pourquoi tous ceux qui auraient une couleur de peau non blanche seraient des voleurs et des vandales?

Hugo Piette retranscrit parfaitement cette dynamique entre les élèves. On s’attache à chacun d’entre eux. Ils s’écoutent, partagent des idées, se disputent, évoluent, changent… Les expressions sont très réalistes et significatives. On aime ces gamins pleins d’envie, de fougue qui se remettent en question ainsi que leur environnement. Les émotions sont fortes que cela concerne la société en règle générale, l’amitié et l’amour. Même si cela est totalement irréaliste, on a le droit d’y croire, un petit peu. Au moins, certains vont vraiment dans les manifestations écologiques.

Un excellent album qu’il faut impérativement partagé et offrir. Dire que c’est possible, c’est déjà un pas vers l’espoir de lendemains meilleurs.

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