
Une étrange secte sévit. Deux policiers mènent l’enquête sur la disparition d’adeptes. Ils vont devoir faire face à bien des mystères.
4e de couverture
Une étrange affaire des disparitions mène l’agent spécial Anna Devemy et son adjoint Bram sur la piste de l’institut du Razède. Dirigé par Bettica Batenica, cet étrange établissement perdu dans les montagnes promet à ses adeptes de les délester du poids de la mémoire.
Mais comme Psychose, Bettica Batenica est de ces œuvres imprévisibles et marquantes parce qu’elles changent radicalement en cours de route. Dans la deuxième partie du livre, le lecteur est ainsi amené à suivre le personnage énigmatique de Bettica Batenica et démêler les raisons de sa fascination par l’oubli et les origines de son pouvoir qui lui permet de faire oublier n’importe quel souvenir en le matérialisant sous la forme d’une perle.

Mon avis
Il faut dire que les éditions Réalistes proposent des ouvrages assez atypiques. On le voit au premier coup d’oeil avec ce petit format épais. Impossible de ne pas être intrigué surtout que la couverture nous titille. Les couleurs flashy n’y sont pas pour rien. Cela tombe bien car Romane Granger a choisit ces teintes pour donner un aspect psychédélique à son récit. Que représente ces deux images par rapport au titre? Qu’est-ce que cela cache? On se doutait bien que les choses allaient partir dans tous les sens. Rien qu’en parlant de secte, on s’attendait à du loufoque. On va être servie, la magie permet de transformer des souvenirs sous forme de perles rouges.

Les flics vont se faire piéger dans une pièce et tombent sous l’effet de lumières intenses. Cela concerne le mystère tout un habitat en sous-sol où l’on suit un escalier en coulisse d’une grande profondeur. La bédéaste pose des questions philosophiques sur la question de la mémoire. Faut-il effacé ces mauvais souvenirs? Serait-on plus heureux sans? Bettina a tranché. On suppute un viol lorsqu’elle était enfant. Malgré l’effacement, il reste une forme de souffrance liée à l’évènement qui ne disparaît jamais. En plus, elle séquestre son agresseur qui lui a transmis le secret de l’oubli. Faut-il appliquer le principe à d’autres pour leur apporter de la tranquillité? Le souci c’est que cela signifie un retour en enfance. Est-ce vraiment le meilleure partie de la vie? Profiter sans vraiment rien comprendre. Une vision simple qui a le mérite d’être défendu.

On prend notre temps pour admirer les pages. Les références à la bande dessinée des années 70, du cinéma italien… sont ici et là. Le tout est très cohérent. On sent le travail très précis pour emmener le lecteur dans un univers maîtrisé du début à la fin. Elle varie les plans ce qui permet les changements de rythme et d’impulser une vraie dynamique. Comme par exemple ces pages noires avec une petite images pour montrer un souvenir avec un perle rouge. C’est très parlant et évocateur. un petit bijou qui donne envie de suivre la créatrice et aussi une maison d’édition grâce à ce momentané un peu fou.
Une bande dessinée singulière qui vous emporte dans une aventure psychédélique et mémorable.

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