Pisse-Mémé – Cati Baur

Quand on se sent bien avec ces copines, on peut s’inventer un avenir ensemble. C’est comme ça qu’est venu l’idée d’un tiers lieu nommé Pisse-Mémé. Le hasard a permis que ce rêve se concrétise.

4e de couverture
Quatre meufs autour de la quarantaine réunies autour d’un projet collectif : ouvrir un bar associatif où l’on pourrait lire, faire du yoga, passer du bon temps. Son nom : Pisse-mémé.

Une comédie feel good qui évoque les oeuvres de Posy Simmonds et mêle astucieusement quatre parcours de vie, qui prennent le chemin d’une sororité heureuse !

Mon avis
Cati Baur a fait sa place dans la bande dessinée jeunesse avec « Quatre soeurs » adaptés des romans de Malika Ferdjoukh. Dorénavant, elle arrive dans le rayon adulte, encore avec des femmes touchante. Comme elle l’avait fait avec l’album critiquant les éoliennes « Vent mauvais ». Des amies s’amusent autour d’un verre et en cours de la discussion, elles se mettent à rêver d’un lieu collectif qui se nommerait Pisse-mémé en l’honneur des infusions que certaines aiment boire à l’occasion. Quand on n’a pas d’argent, on a le droit de rêver. Mais quand soudainement, on a un gros budget qui arrivent tout devient possible. Avec un gros chèque, faut-il alors investir dans l’élaboration d’un tiers lieux collaboratif? Et pourquoi après tout?

Une alternative de vie qui donne le choix à chacune des femmes de tout remettre en question. Grâce à une campagne de crowdfunding, les fonds sont là, le lieu est trouvé et donc la main d’oeuvre suivra t’elle? Le burn-out n’est-il pas le signer que le changement c’est maintenant? Devenir libraire quand on est timide, impossible? Ben si grâce au soutien de l’entourage. En effet, tout est gentil et mignon. Il y a quelques soucis comme les mecs qui viennent pisser sur la terrasse le soir. Comment éviter qu’ils vident leur vessie chez elles? La réponse se trouve dans la découverte de la personne qui a donner un héritage aux jumelles. Un jolie périple touchant qui souligne d’une part la force d’un individu et d’autre le rejet. Là aussi les choses sont très clichés.

Une famille ultra-catholique rejette une sœur car elle est devenue athée et demande d’être débaptisée. Par conséquent, on l’exclut totalement. Une mère décide d’accepter par contre l’homosexualité de sa fille d’autant plus qu’elle a un enfant. La bédéaste appuie tout de même sur la pression de famille pour se marier et avoir des enfants. N’est-ce pas l’occasion de parler d’aromantique? D’ailleurs, tous les cas de figures sont abordés entre célibataire, mère célibataire, en couple marié, en couple non marié et aussi hétéro et non hétéro. Une diversité qui se veut à l’image de la société. Ce n’est pas très réaliste. Néanmoins, n’a t’on pas besoin d’un peu de réenchantement? Pourquoi des personnes gentilles, bienveillantes et aimantes ne pourraient collaborer et donner vie à un tiers lieu? Pourquoi cela ne serait pas possible et pérenne? Cela nous donne le sourire et envie d’aller dans cet espace qui n’existe pas. Surtout que nous aurons forcément une affinité avec l’un ou l’autre personnage. Le graphisme qui se rapproche du style de Posy Simmonds apporte un aspect chaleureux et rassurant.

Une bande dessinée mignonne, amusante et gentillette qui parle de l’amitié et de la réussite d’un projet collectif.

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