22h05 rue des Dames

Thierry Murat s’empare librement du livre « Le vieil homme et la mer » d’Ernest Hemingway pour raconter une autre histoire. C’est avec un simplicité et un style direct que nous allons à la rencontre d’un vieil homme qui aimait la mer et qui fit un jour une rencontre surprenante.

Manolin, un jeune garçon le considère comme son grand-père. Pas besoin de lien du sang. C’est lui qui lui a tout appris pour pêcher. Il aimerait bien retourner en mer avec lui mais ces parents lui interdissent. Alors, il profite de ces moments qu’ils passent ensemble sur terre et l’écoute patiemment. Lorsque le vieux par ce jour là, il se passe quelque chose de singulier. Le hasard l’amène à accrocher un espadon gigantesque avec qui il partage un moment exceptionnel sur l’océan.

Chacun cherche la faiblesse de l’autre. Le vieux lui parle tout en essayant de l’amadouer. Le poisson va l’emmener loin de sa zone de confort. Une belle occasion pour Thierry Murat pour nous montrer les nuances de teintes du levée au couchée du soleil avec une économie de case et des gros plans à la limite du contemplatif. Le passage de ces couleurs chaudes à froides nous montre la lenteur de l’action pour mieux nous immerger aux côtés des personnages.

C’est un véritable échange entre l’homme et l’animal, un jeux de patience et de force jusqu’au moment où l’affrontement doit se faire. Tu veux ma mort poisson…  « C’est ton droit camarade. Je n’ai jamais rien vu de plus grand et de plus noble que toi. Alors, vas-y, tue moi. Ça m’est égal, lequel de nous deux tue l’autre ».

D’habitude, il y a un gagnant et un perdant, mais là, les deux seront perdants. ce n’est pas le plus important. Cela devient un récit de la mémoire collective que l’on aime raconter comme un combat entre l’homme et la nature. Le gamin en est le témoin car il devient conteur à quiconque lui demande. L’ouvrage se termine à travers la voix de cet interlocuteur particulier qui raconte cette histoire à un homme au cheveux blancs, qui se prénomme, Ernest Hemingway. C’est delà que vient le terreau d’un ouvrage mémorable « Le vieil homme et la mer ». C’est pour cela aussi que le texte du récit se fait avec la police qui imite la machine à écrire. Une mise en image très jolie qui joue sur les contraste, le noir et blanc pour mieux pour emporter et nous toucher.

Un voyage tout en délicatesse, en lenteur et en sensibilité, en étant dans ce bateau avec le vieil homme qui aime la mer. Aucun doute que l’envie de poursuivre l’aventure avec l’ouvrage original se fera ressentir.

L’avis d’Au milieu des mots, Noukette, Jérôme

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