
L’astrophysicien Hubert Reeves s’intéresse à bien plus que les étoiles. L’environnement et plus spécifiquement la biodiversité lui tiennent vraiment à cœur. Alors il décide de partager son savoir.
Hubert Reeves poursuit son travail de vulgarisation scientifique en allant au-delà de son domaine spécifique de compétence. Après son ouvrage sur l’Univers dans la collection La petite bédéthèque des Savoirs, il s’attaque à une trilogie thématique autour de l’environnement. Un sujet qui tient vraiment à cœur du président d’honneur de l’association Humanité et Biodiversité après 15 années de direction de l’entité. Rien d’étonnant qu’il arrive avec sourire, calme et pédagogie à aborder la thématique sans que cela fasse fuir les plus réticents et les plus septiques.

Cette bande dessinée s’adresse principalement aux plus jeunes à partir de 10 ans. Il faut savoir lire et être curieux. Daniel Casanave met en scène Hubert Reeves avec quelques enfants pour une ballade en Auvergne en minibus, près de Millau. Il va montrer que la biodiversité est partout dans tout ce qui nous entoure. Car pour faire du béton ou du métal, il faut des éléments naturels tout comme pour la création de médicament. La nature est partout et chaque chose à une utilité même si nous ne savons pas lequel.

Par exemple, le moustique qui vous pique. On ne l’aime pas trop et on se pose la question à quoi il sert. Et bien tout simplement, c’est un délicieux repas pour de nombreux oiseaux ou batraciens. Quand un élément de la chaîne se met à changer, tout un équilibre vacille. Deux exemples nous sont donnés pour illustrer un déséquilibre avec une augmentation de cerf et une baisse de présence des loutres des iles Aléoutiennes. L’un est dû au fait que l’on a tué l’ensemble des loups gris et l’autre à la surpêche. L’équilibre peut revenir si l’on rétabli les choses. Là, cela devient une question politique et ce côté pratique n’a pas été abordé (éventuellement trop complexe pour le lectorat).
« s’il y a 2,3 milliards d’années, les premières minuscules bactéries, de couleur bleue, n’avaient pas libéré d’oxygène au sein de l’océan, oxydant ainsi le fer, on ne pourrait pas disposer aujourd’hui de minerai d’oxyde de fer nécessaire à la fabrication du fer et de l’acier ».
Huber Reeves aborde également le sujet sensible des animaux exogènes : coccinelles chinoises, écrevisses ses Etats-Unis, les frelons asiatiques… On constate une augmentation de ces animaux et les dégâts que la plupart occasionnent restent assez importants, bien souvent irréversible. La race la plus forte domine les autres. Mais la majorité de ces derniers tuent les larves de ces concurrents sans avoir les mêmes avantages. Comment faire face à ces animaux? Pour l’instant, les solutions pour les maîtriser restent encore à l’étude. Le scientifique montre qu’il est possible de penser de façon global pour mieux vivre ensemble. La ville de New-York protège la nature autour de la ville en interdisant tout intrant afin de conserver une eau potable. Tout un panel d’exemples et de contre-exemples présentés avec beaucoup d’intelligence et d’accessibilité. Le tout enrobé par le travail graphique de Daniel Casanave qui enchante la nature. Il contribue grandement à la pédagogie de l’oeuvre. Et il apprécie intégrer des références à des peintures célèbres comme « L’Angélus » de Millet.
Il n’a pas oublié de parler des fameux ver de terre, ceux qui permettent au sol de respirer. « Le mérite agricole devrait être décerné au ver de terre. Disons tout de suite qu’il y a une foule d’habitants dans le sol; tous sont intéressants mais les vers sont les plus connus et leur célébrité est méritée. Ce sont les premiers laboureurs. Avec des spécialités. Il y a les bataillons de ceux qui créent des fertilisants naturels en décomposant les feuilles et autres végétaux en surface. Il y a les ingénieurs qui établissent des galeries souterraines pour aérer le sol. Les galeries sont de véritables aqueducs qui fournissent de l’eau aux racines des cultures et leur permettent de s’enfoncer facilement. Il y a les transporteurs qui amènent en profondeur les fertilisants de surface… » Etrangement ces petites bêtes, on des têtes de pénis. Après tout, les artistes dessinent ce qu’ils connaissent. On apprend qu’il existe des tueurs de lombrics toutefois nous n’en saurons pas plus.
Un ouvrage à offrir à des enfants curieux de mieux comprendre le monde qui les entoure.


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