Une éducation orientale – Charles Berbérian

La mémoire des disparus existe encore dans la mémoire des vivants. Charles Berbérian décide de leur redonner vie dans un album très personnel. Il emporte les lecteurs dans son aventure.

4e de couverture
Recomposer sa propre mémoire et celle des proches disparus tout en leur redonnant vie à travers le dessin…
Il n’est sans doute pas facile de se définir lorsqu’on est né à Bagdad d’une mère d’origine grecque et d’un père arménien, et qu’on a grandi à Beyrouth jusqu’à l’âge de 10 ans, juste avant que n’éclate la guerre civile au Liban…
À travers ses propres souvenirs et la reconstitution de son histoire familiale, Charles Berberian nous invite à partager son retour aux origines, qui s’impose comme le livre le plus intime et universel de toute son œuvre.
Un plaidoyer humaniste en faveur du dialogue entre les cultures, mis en images avec chaleur et générosité.

Mon avis
Charles Berbérian a bercé ma jeunesse avec « Monsieur Jean » ou « Henriette ». Puis c’est d’autres bd qui ont été dévoré comme « Charlotte Perriand ». Toujours de l’audace, de la bravoure et surtout de la passion dans ces récits. Son trait a évolué pour être plus affirmé et oser encore plus d’expérience avec les couleurs et les superpositions photos et dessins. C’est encore plus plaisant comme lecture. On se ravit les yeux page après page. Il n’oublie pas parler de l’objet de la bande dessinée, évoquer sa jeunesse au Liban. Un pays toujours en guerre ça laisse des traces. Les parents tentent toujours de le protéger pour éviter qu’ils voient l’horreur comme les pendus le long de la route. Mais il ne veut pas nous présenter uniquement la souffrance. Il y a aussi l’espoir, la légèreté de l’enfance et de l’adolescence.

Il est né à Bagdad d’un père arménien et d’une mère grecque. Il a rejoint son frère à Beyrouth lorsqu’il avait neuf ans pour vivre chez son adorable et tendre mamie durant 6 ans. En 1975 il a fui la guerre civile, s’installant en France. Il ne retournera au Liban que trente années plus tard avec l’impression de retrouver son frère décédé dans les rues. Le bédéaste mélange avec beaucoup d’ingéniosité ces bons moments avec ceux qui le sont moins. C’est important d’honorer la mémoire de ces morts pour les garder toujours prêt de soi. La scène où l’on voit sa famille au-dessus de lui, c’est vraiment très touchant. Un ouvrage complet qui aborde la politique, la culture, une population prise en sandwich, la montée des extrémistes de tout bord… Parfois, l’amour fait la différence. Il ne faut jamais l’oublier pour avancée dans la vie.

Une bande dessinée autobiographique passionnante et touchante. Une nouvelle fois, Charles Berbérian montre son talent.

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