Billy Bat – Tome 20 – Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki

Le monde tourne de plus en plus mal. Billy Bat peut-il être vraiment le dernier rempart pour sauver le monde? Il y a juste l’espoir de le croire.

4e de couverture
Nuages de poussière, tempêtes de sable et tourbillon de la guerre. La Terre se dirige inéluctablement vers l’ultime catastrophe.

Mon avis
Le tome 20 se faisait attendre. On se demandait ce qu’allait nous réserver Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki. Et ils ont fait quelque chose de simple et de merveilleux. Les pays se font la guerre partout dans le monde. Les cadavres s’accumulent et la souffrance avec. Quelques fêtes foraines Billy Bat permettent aux gens de ce changer les idées. La société est sombre et avec peu d’espérance. Timmy y a veillé en achetant toute les ressources d’eau potable et tellement d’autres ressources primordiales. Un pouvoir qui permet de tout diriger. Quand est devenu le roi du monde, que peut-on vouloir de plus? Quand il rencontre Kevin qui l’a aidé qui continue encore et encore de dessiner. Il n’a pas perdu la fibre de créativité. Et ses oeuvres se diffusent partout et donne de l’espoir.

L’angle écologique est très présent. Le rôle des multinationales est prégnant. Ces mecs qui ne pensent qu’au profit sans considérer les gens touchés par le choix. « Messieurs, la compagnie Billy Bat Gas & Energy que vous représentez fournit un tiers des besoins électriques de la côte ouest de l’Asie. La production de cette énergie repose sur l’exploitation du gaz de schiste. Savez-vous par quel procédé est effectuée son extraction? La fracturation hydraulique. Il s’agit de fissurer la roche à l’aide de la pression d’un fluide, lequel est enrichi d’un cocktail de produits chimiques tels que le toluède ou le benzène. Il est clair que l’eau de source, vous me passerez l’expression de ces substances infiltrent les nappes phréatiques et les contaminent. Et les dégâts ne se limitent pas à ça. Les émanations de méthane autour des champs gaziers en plus de fuir dans l’atmosphère, se répandent également dans les nappes phréatiques, rendant l’eau du robinet potentiellement inflammable. En outre, il est établi que la fracturation est à l’origine des séismes qui secouent régulièrement la région. Sans oublier, les conséquences sanitaires. Les analyses de sang indiquent un taux significatif au tolluène et au benzène chez les plaignants. La fréquence des cas de cancer, de maladies respiratoires et de grossesse à risque a atteint un niveau anormalement élevé et plus qu’inquiétant. La santé du bétail est aussi affectée. Morts prématurées, malformations, et, bien sûr, répercussions sur la population consommant la viande provenant de ces élevages. Tout ce que je viens d’énoncer est attesté par des études. L’étendue des dégâts est considérable. » (pp. 8 – 10).

« – Si j’ai bien compris, vous affirmez que l’extraction du gaz de schiste pratiquée par BBG & E pollue les nappes phréatiques, n’est-ce pas? Mais qu’est-ce qui le prouve?
– L’eau du robinet qui s’enflamme par exemple. Ne serait-ce pas lier aux fuites de méthanes provoquées par la fracturation qui contamine les nappes?
– Ecoutez moi bien. Vous savez ce qui se passe quand on perce la glace dans les lacs de l’Alaska… et qu’on craque une allumette au-dessus? Il jaillit des flammes. C’est l’un des effets du réchauffement climatique. Le méthane jusqu’alors emprisonné dans le permafrost se libère. Il se passe la même chose dans les sols. Ca n’a absolument rien à voir avec l’extraction du gaz de schiste.
– Le réchauffement climatique, hein?
– Tout à fait.
– Et comment expliquez-vous la présence de tolluène et de benzène dans le sang des personnes consommant l’eau potable fournie par Billy Bat Water Works?
– Avez-vous seulement idée du niveau de pollution des terres agricoles de cet état? Durant la période d’après-guerre, pour accroître les récoltes et les rendements, on a commencé à utiliser d’énormes quantités d’engrais et de pesticides chimiques. Savez-vous avec quoi ils sont synthétisés? Du pétrole. Ces produits sont responsables d’une pollution massive des sols qui a probablement atteint les nappes phréatiques par infiltration. C’est plus de 90% des terres agricoles qui sont touchées, rendons-nous à l’évidence : il n’existe pratiquement plus aucune terre saine nulle part sur la planète. En fin de compte, la pollution des sources d’eau est le triste résultat de l’agriculture intensive et industrielle mise en place depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
– J’ai une question fondamentale, si vous le permettez. Qu’elles sont les principes éthiques et sociaux qui régissent Culkin Enterprises? Pourquoi un géant du divertissement, qui a fait sa fortune avec les bandes dessinées, le cinéma, la télévision et les parcs d’attraction, a-t-il décidé de faire main basse sur le marché de l’eau et de l’énergie?
– Parce que c’était indispensable pour préserver l’humanité. Accroissement démographique, crise de l’eau, crise énergétique, famine, crise économique et guerre. Voilà les facteurs qui, s’ils sont réunis, peuvent provoquer la fin du monde. Or, regardez ce qui se passe. Tout est là. La situation est critique entre le Japon et les Philippines, le Vietnam et la Chine qui doit remédier à la désertification de ses terres agricoles! Le Moyen-Orient est déchiré par les conflits religieux sanglants et le tarissement des réserves des pétroles! Les répercussions secouent l’Europe entière et la chute des cours des hydrocarbures a plongé la Russie dans le marasme! Quand à l’Amérique… Le capitalisme y a atteint ses limites, le pays est au bord de l’implosion! PLusquestion de continuer à jouer le rôle de gendarme du monde! N’est-ce pas? (pp. 38 –

Même entre deux soldats de camps ennemis, un comics peut modifier l’avenir grâce à des petites poignées d’individus. Ici et là, les dessins donnent des vocations. Quel message plein d’humanité. Une fin avec une belle apothéose. Mais fallait-il autant de tergiversations pour en arriver là? Le duo nous a prouvé son talent à construire des récits complexes.

Un ultime tome d’une grande beauté pour redonner de l’espoir.

L’avis Les Blablas de Tachan : « Il a encore une fois créé un univers très riche, très mystérieux, avec de nombreuses ramifications et autant de questions. Cela a donné un côté très flou et nébuleux à l’ensemble et la fin ne m’a donc pas pleinement satisfaite. Je l’ai trouvé beaucoup trop simpliste et artificielle. »

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