Les seigneurs de la terre – Tome 4 – Au nom du vivant! – Fabien Rodhain, Luca Malisan et Paolo Francescutto

Florian s’est cru malin en se faisant passé pour un avocat de l’ONU face à des policiers. Il a oublié que ces derniers ne sont pas là pour faire régner l’ordre. Seul la loi de l’argent peut régner en maître sur le monde.

4e de couverture
2006. Installé en Inde, Florian crée un blog dans lequel il rend compte de la situation agricole du pays et des alternatives dont pourrait s’inspirer l’Europe. Il découvre la réactivité saisissante d’internet, un nouveau mode de communication qui lui permet de propager la bonne parole rapidement. Et les premiers échos sont plutôt favorables ! Mais par ses prises de position, Florian se met aussi à dos les multinationales qu’il critique et leurs alliés. Très vite, il est rattrapé par la réalité économique… et envoyé en prison à l’issue d’une manifestation !

Mon avis
Cette fois en préface, c’est Claude Gruffat, président de Biocoop, qui défend ces idées. « La première des économies circulaires a été mise en place par la forêt il y a plusieurs centaines de millions d’années. C’est le cycle matière organique par les feuilles et le bois qui se décomposent en humus qui nourrit le sol, qu’à son tour nourrit les plantes, l’animal et l’humain qui produisent de la matière organique, l’ensemble constituant ainsi le cycle de la vie. Les évolutions stables sont lentes sur des siècles et des millénaires. Quand homo sapiens intervient en quelques années (sur une ou 2 générations), plus préoccupé par des aspects de financiarisation de court terme que par une démarche de bénéfice sociétal de long terme pour tous, les dégâts sont considérables » (p. 2). Une vision sombre avec un soupçon d’espoir de croire en des lendemains meilleurs. Il fallait bien ça pour débuter l’histoire.

On retrouve Florian, le héros. La couverture nous montre un mec viril avec un haut de corps très imposant. La disproportion est assez marquée ce qui est renforce l’importance du torse. Le héros souffre un peu du complexe du héros. Il croit que parce qu’il est un bonhomme, il peut tout faire. Des femmes manifestent pour le droit à des semences gratuites, il peut faire face à la police. Sauf que pas vraiment puisque la police ne fait que son travail selon les pots de vin qu’elle reçoit. Donc il finit en prison et on l’escroque. Heureusement qu’il avait fait un blog pour dénoncer les vilains gros industriels et une femme qui l’aime. Elle a succombé au charme du prince charmant. Ce n’était pas la seule et il y en aura d’autres encore après. Le gars retrouve sa maman avec qui il passe du temps. Ainsi il a soigné sa blessure d’enfant. Comme ça, il retourne en France pour retrouver sa fille. Son ex femme a hésité entre lui et son cousin. Son coeur balance selon ce qui lui rapporte le plus. L’image de la femme vénale, blonde, forte poitrine, yeux bleus et hystérique est très représentée, encore une fois.

L’angle écologique est beaucoup moins présent. On voit encore l’homme blanc expliquer à la femme indienne comment faire de la culture. Il aide une personne et part. Sa vie est ailleurs et sa préoccupation dorénavant est sa fille. Le grand-père fait un revirement et l’agriculture intensive n’a peut-être pas que des avantages. Rien de plus ne sera développé là-dessus. C’est encore le souci du 48 CC. La qualité du récit varie d’un tome à l’autre, c’est dommage. Espérons que les deux derniers tomes seront à la hauteur.

Un homme qui choisit sa famille pour être un vrai homme. La nature viendra en second plan.

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