Eddie & Noé – Tome 1 – Max de Radiguès et Hugo Piette

Eddie et Noé sont meilleurs amis depuis la maternelle. Par conséquent, quand il est question d’agir, ils le font ensemble. Le combat sera d’autant plus grand quand il est question d’écologie.

4e de couverture
Eddie et Noé partagent les bancs de l’école depuis toujours et, maintenant qu’ils sont collégiens, les mêmes idéaux. Ce qui les lie, c’est la lutte pour le climat, et tant pis s’il faut sécher les cours pour aller en manif’. Les adultes qui leur ont laissé un monde en crise n’ont qu’à bien se tenir ! Et, justement, le directeur du collège sans cesse sur leur dos va bientôt l’apprendre à ses dépens : Eddie et Noé vont organiser une grève pour le climat devant le collège, comme Greta avant eux, afin de mettre les adultes face à leurs responsabilités ! Mais qui aurait pu deviner qu’une histoire de coeur allait mettre cette belle complicité militante à rude épreuve : eh oui, Noé aime Sarah, sauf que Sarah elle aime bien la rebelle Eddie et qu’Eddie n’est pas indifférente aux charmes de Sarah…
Ce triangle amoureux parviendra-t-il à dépasser ces conflits et lutter ensemble pour un monde meilleur ?

Mon avis
On entend deux discours très opposés concernant les jeunes. D’un côté, ils sont fainéants, abrutis par les jeux vidéos et les réseaux sociaux. De l’autre, ils font des manifs, voire même participent à des actions dans des organisations comme Extinction Rébellion. Bien souvent, on les critique en disant qu’ils agissent pour ne pas aller en cours. Mais pourquoi ne pourrait-il pas agir de façon réfléchie? Bien entendu, il y a des profiteurs. Où n’y en a t’il pas?

Max de Radiguès prend ce contexte pour créer son histoire autour de deux personnages : Eddie et Noé qui portent le nom de la série. Ils vivent dans une cité et plus particulièrement une tour. Ils se connaissent depuis la maternelle. Donc il n’est pas rare qu’ils se voient le soir car pas besoin de sortir du HLM pour se retrouver. Tout allait bien entre eux. Un jour, ils décident de griller une journée de cours pour assister à une manifestation. Sarah qui est dans la même classe décide de partir à l’aventure avec eux. Les deux potes ne sont pas très enthousiasme qu’elle s’incruste car elle n’est pas du même statut social. Au final, tout se passe bien. Sauf qu’ils se font coincer de retour à l’école par le directeur.

Grâce à l’éloquence de Sarah cela leur permet de partir sans sanction. Une tension émerge dans le trio car Sarah embrasse Eddie. Noé en voyant ça décide de faire son caliméro. La jalousie prend le dessus sur le partage et l’écoute. Surtout que sa meilleure amie a eu le coeur brisé après l’appel de la demoiselle pour lui dire que ce baisé ne comptait pas. La question des émotions et de l’amour prend de la place et c’est bien normal. C’est la période où le trouble commence à se développer. Le scénariste fait référence à la série Netflix « Sex Education », reconnue pour son côté pédagogique qui explique et qui montre. Un outil pratique surtout pour les parents qui sont rarement les mieux placés pour parler de sexualité. La série évoque aussi bien la masturbation, la quête d’identité, d’orientation sexuelle, le handicap, la pansexualité, les règles… Et entre potes, ce n’est pas facile d’aborder ces sujets sans avoir honte ou sentir de la gêne. Quelques cases l’expose très bien.

La diversité est bien présente ce qui est à l’image de la réalité. Surtout dans les établissements publics de ce que l’on appelait avait ZEP. On change les noms néanmoins pas les problématiques qui y sont liées. Un choix pertinent car peu représenté et pourtant réaliste. De nombreux lecteurs adolescents s’y reconnaîtront. En parlant, c’est l’opportunité d’évoquer aussi la discrimination dans le monde scolaire avec le racisme et misogynie. Aucun doute qu’il sera facile à plus d’un individu à se reconnaître aussi bien comme persécuteur que victime. C’est bien de ne rien oublier pour montrer la complexité du quotidien. Sans omettre l’importance de la solidarité, de l’amitié et un peu de réflexion tout de même.

Quand les enfants retournent à l’école, le trio à lancer un mouvement de fond. Les collégiens ont décidé alors de manifester pacifiquement. Ils ont établis une liste de revendications dans le but de contribuer à des actions écologiques comme remplacer les robinets qui fuient, les fenêtres qui ne ferment pas, mieux gérer le chauffage qui tourne H24… Rien n’y fait, le directeur de l’école ne tient compte de rien de cela. Il appelle la police. Tout tourne à la catastrophe et nos héros sont virés. Ils craignent de rentrer chez eux. Que vont dire leurs parents? Légalement, est-ce que l’on peut dégager des gamins comme ça? J’en doute. Mais c’est un retournement de situation pour donner plus d’importance à la suite. Les médias sont présents micros tendus pour prendre des témoignages. Rien de tel pour nous inciter à lire le tome 2.

Une bande dessinée intelligente, touchante et réaliste qui parle d’enjeux écologiques. Tout seul, on ne peut rien mais ensemble on forme un tout.

Laisser un commentaire