Trouble is my business – Tome 2 – Jirô Taniguchi et Natsuo Sekikawa

L’inspecteur Jotaro Fukamachi n’a pas vraiment le temps de se reposer. Il est souvent solliciter pour des soucis de dettes ou de disparition. Sa vie vaut-elle d’être mise en danger pour ces inconnus?

4e de couverture
Jotaro Fukamachi est un détective privé. Divorcé d’une femme qu’il ne parvient pas à oublier, avec qui il a eu une fille. Il a le droit de voir celle-ci une fois par mois et il a régulièrement des contacts téléphoniques avec elle. Il loge dans le cabinet d’une femme dentiste au caractère bien trempé (qui deviendra son associée à la fin de la série). Il a une réputation de fin limier, mais il est plutôt pingre et se montre souvent intéressé. D’un autre côté, il a des principes (parfois assez caricaturés) auxquels il se tient. Le principal étant de « tenir toujours une promesse », cela même si la personne à qui il a fait cette promesse n’est plus de ce monde. Du coup, il lui arrive de s’investir excessivement dans des affaires qui ne lui rapportent rien comme bénéfice. Il est ami avec un chef yakuza plutôt intello et gentleman, Kurosaki, a des relations avec un loueur d’armes appelé “le fugu”, un commissaire ripou et d’autres habitants du milieu. A travers les affaires de disparitions, d’enquêtes de proximité, de recherches de personnes, il fait face aux côtés sombres de l’être humain. Malgré tout, il ne perd pas son humour et sa confiance en l’humanité.

Mon avis
Nous n’étions pas sorti totalement convaincu du premier tome. La sensation n’a guère changé pour le tome 2. Le préambule qui repose sur une mise en contexte est importante. D’autant plus que l’on évoque la référence à Raymond Chandler ce qui en impose tout de suite. Surtout pour les fans absolus de polar. On retrouve un univers sombre avec des yakuzas, des gangs, du trafic de drogue, de la prostitution, le jeu… Forcément, on trouve des maris qui volent les économies de leurs épouses et de leur progéniture à cause de dettes, des époux accros à des stupéfiants qui s’enfuient pour éviter d’être tué, des pères de famille obliger de magouiller pour espérer ne pas finir une balle dans la tête… Rien de glorieux. L’homme est faible car l’orgueil est trop grand. Tout cela à la sauce japonaise mais avec des personnages avec des visages européens et réalistes.

Le contre-héros est marqué par la vie, prend souvent des coups, fume énormément et tente d’être un bon père. Néanmoins, il refuse catégoriquement d’être un homme au foyer. Ainsi il ne mettrait plus en danger sa vie et aurait du temps pour sa fille. Sa femme gagne assez pour pouvoir mettre en place cela. N’oublions pas son statut de bonhomme quand même. Il ne va pas faire un boulot de femme, quelle honte. Il préférait mourir en mission. Le poids des clichés toujours aussi lourd dans le genre policier.

Le souci d’avoir une succession d’histoires et parfois très courtes, empêche une bonne immersion. A peine cela commence que l’on devine ce qui va se passer et cela se réalise juste en tournant la page. Où est l’étonnement? la surprise? On se lasse d’avoir toujours quelque chose de similaire. Il reste encore un tome pour clôturer cette expérimentation créative de Jirô Taniguchi. On n’est jamais au bout d’une surprise que l’on espère très fortement. Il est intéressant à lire pour voir l’évolution scénaristique et graphique du mangaka pour arriver à des références comme « Le gourmet solitaire » ou « Le sommet des dieux ». Par conséquent, affaire à suivre.

Un manga polar décevant car trop convenu et cliché. Parfois, il ne faut pas s’approprier une oeuvre existante et se faire confiance.

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