Riad Sattouf a décidé de raconter sa jeunesse dans la série « L’arabe du futur’. Il commence avec la rencontre de ces parents jusqu’aux projets de son père de changer le monde arabe. Seulement, c’est le monde arabe qui va radicalement le changer.

4e de couverture
L’Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) est une série de bande dessinée en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf. Vendue à plus de 3 millions d’exemplaires et traduite en 23 langues, elle raconte l’enfance et l’adolescence de l’auteur, fils aîné d’une mère française et d’un père syrien. L’histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d’Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel.

Mon avis
A force d’entendre parler de la série « L’Arabe du futur », il fallait bien à moment débuter sa lecture. Riad Sattouf livre avec honnêteté ses souvenirs de jeunesse d’une grande richesse. Avec une mère bretonne et un père syrien, il partait dans la vie avec un atout culturel important. L’amour lie les deux individus mais les convictions politiques du paternel les amènent à Libye du colonel Kadhafi. Malgré un discours plus égalitaire, c’est la dictature et la précarité qui règne. Un premier choc culturel qui n’a pas le même impact sur le couple. Le petit Riad s’amuse encore avec innocence. Il vaut mieux. Les choses progressivement changent avec d’une part l’arrivée d’un nouvel enfant et aussi un nouveau déménagement en Syrie d’Hafez Al-Assad.

Le bédéaste parle des situations politiques aussi bien en Libye, en Syrie ainsi qu’en France. Chacun crée sa communication pour parler de son pays, son intégrité, son respect de l’humain… La propagande n’est jamais loin. On voit le père du scénariste changer. Au début, il voulait profiter de son statut de Docteur pour apporter du savoir au peuple arabe afin qu’il se libère de l’obscurantisme religieux. Et progressivement, il intègre le prosélytisme. Il passe d’athée à musulman pratiquant. On assiste à une attitude plus intolérante en commençant à ne plus plus prendre en compte l’avis de son épouse, en incitant son fils à parler l’arabe, à apprendre le coran… Quand la famille retourne en France, Riad était ravi de retourner à la civilisation. Mais ce n’était que temporaire. Le retour en Syrie va être une nouvelle aventure. On en saura plus en se plongeant dans le tome 2.

On est touché par l’évolution des relations au sein de la famille que cela soit le couple et les deux enfants que la famille extérieure. Les cousins jaloux et violents qui menacent de mort Riad. Il habite dans l’appartement dans lequel ils devraient loger. Donc la tension entre les deux frères rejaillit sur leur progéniture. En Syrie la violence est normale et courante, entre enfants, entre adultes, entre parents et enfants. On frappe, on bat et massacre des animaux juste pour s’amuser. Des scènes un peu impossible à voir au cap Fréhel. La misère n’engendre t’elle pas aussi cette forme d’acceptation cruelle? Riad Sattouf nous décrit parfaitement les choses. Sans oublier de prendre de la distance, il n’est pas là pour juger. Il raconte des faits comme il s’en rappelle. C’est le lecteur qui y met son interprétation selon ses croyances, l’actualité, son enfance… L’écriture fine prouve le talent du créatif qui a ses entrées dans la communauté intellectuelle. D’autant plus que son dessin est très précis, net et très réaliste. Il n’utilise la couleur que de façon sommaire. Impossible de s’arrêter en si bon chemin pour découvrir l’oeuvre de Riad Sattouf.

Un premier tome simple, authentique qui donne envie d’aller plus loin sur le parcours d’un petit garçon devenu un artiste singulier.

L’avis de Belette : « Pas tout à fait conquise par cette bédé, malgré tout, je continuerai à lire la suite dès que l’occasion se présentera afin de savoir comment tout cela va finir… »

L’avis de Moka : « ’J’ai longtemps repoussé la lecture de cette série n’étant clairement pas très bon public du trait de Sattouf. Si le propos m’attirait, les planches outrancièrement bavardes me faisaient souvent reposer l’album après un feuilletage furtif. Il aurait été regrettable de laisser ces préjugés tenaces avoir raison de ma lecture qui illustre à merveille la notion de choc des cultures. Ce fut aussi surprenant qu’édifiant et je comprends désormais mieux tout l’enthousiasme suscité par les (més)aventures de l’auteur qui mérite largement ce succès. Comme une envie furieuse de poursuivre rapidement mon chemin avec cet arabe à tête blonde dont les propos ne manquent assurément pas de piquant. »

L’avis de Folavrilivres : « A travers l’histoire de son enfance, l’auteur nous raconte l’histoire politique arabe, évoque le conflit israélo-palestinien… Le trait de crayon de Riad Sattouf est très drôle, cocasse. Les bulles se dévorent. Même si je n’ai pas ressenti un enthousiasme débordant pour cette BD, à l’image de son succès retentissant, j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à lire ce premier tome, le sourire aux lèvres. »

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