22h05 rue des Dames

Petit Chaton est totalement perdu, il a perdu sa maîtresse. Il doit à tout prix la retrouver. Mais pour cela, il va devoir affronter le monde.

4e de couverture
Un jeune chaton, qui ne pense qu’à manger et à jouer avec Romane, sa jeune maîtresse, se retrouve un matin seul au monde : ses maîtres ont quitté leur maison de vacances. Désemparé, il se perd dans la forêt. Au matin, il est réveillé par un lapin et un écureuil qui parlent et se comportent tout à fait comme des humains. Et qui, peu sympathiquement, le baptisent  » Poltron-Minet « . Ils décident néanmoins de l’emmener chez  » Chat-Pourri « , un vieux matou qui, lui aussi, prétend avoir dans sa jeunesse  » apprivoisé un maître « .
Mais en tant que  » naturel « , il ne peut être intégré à la communauté avant d’avoir passé  » l’épreuve du roi  » et convaincu ainsi ses nouveaux congénères qu’il peut s’adapter à son nouvel environnement malgré la souillure inévitable due à sa fréquentation des humains. Poltron va découvrir une société impitoyable qui n’a rien à envier à celle des humains et où il n’est vraiment pas le bienvenu. Cédric Mayen et Madd nous proposent un récit animalier assez dur, où les animaux n’ont rien à envier aux humains.
Mais derrière cette civilisation anthropomorphe se cachent de terribles expérimentations génétiques.

Mon avis
J’ai choisi cette bande dessinée car j’ai cru que le titre était « potron-minet ». Rien de tel pour titiller ma curiosité d’avoir un synonyme de dès l’aube. Seulement voilà, une fois que l’on commence l’histoire, une chose devient évidente, j’ai mal lu le titre. Et quand on voit Poltron Minet, cela change tout. C’est le nom du chaton abandonné par une famille humaine en vacances. L’animal découvre qu’il peut marcher sur deux pattes, qu’il peut parler avec d’autres animaux, qu’il faut porter des vêtements… Qu’importe les règles en vigueur, il veut retrouver Romane, son humaine. Il sait que jamais elle ne l’abandonnera. Par conséquent, il fera tout pour la retrouver.

Le parcours pour retourner dans le monde des humains est rempli de rebondissements. Il y a des risques, des périls, des traitres et bien entendu des gens de confiance et de nouveaux amis. Grâce à des rencontres, il change son destin pour quelque chose de plus grand et audacieux. Tant que l’on n’est pas face au danger, il est difficile d’estimer ce que l’on est capable de faire. Poltron-Minet n’est pas si peureux au final. On s’attache à lui car il montre de la bravoure et de la solidarité. Mayen permet d’aborder des sujets sensibles comme la condition animal, le classement de la valeur des animaux selon les besoins des Hommes, le racisme, l’ostracisation, l’exclusion, la vitesse de la société… « Tous les animaux ne sont pas traités de la même manière. Toi tu existes pour leur tenir compagnie. Moi et les miens nous ne sommes que des nuisibles. le monde des humains est injuste envers les animaux et les pires sont ceux qui jouent le jeu… « 

Il insère une critique de la société que les jeunes lecteurs peuvent facilement comprendre. D’autant plus, qu’il y a de grande chance qu’ils ont connu à un moment un souci de rejet, de discrimination ou autre du même acabit. Les dessins et les couleurs de Madd apportent beaucoup de douceur et de dynamisme. C’est tellement délicat que l’on apprécie de prendre son temps pour tourner les pages. Dorénavant, on va devoir patienter pour découvrir la suite. Surtout que l’on revoit Romane qui cherche sincèrement son animal de compagnie.

Un premier tome très prometteur qui nous envie de lire toute la série.