
Les hommes et la mer, c’est une histoire d’amour un peu compliquée. Un père et son fils, tentent de trouver un être cher sur cette étendue d’eau. Un défi de taille qui aboutira éventuellement à une autre nouveau départ.
4e de couverture
Que sait-on des premiers hommes qui ont pris la mer, fils ? En ces temps lointains où l’on croyait que le monde était plat et que l’océan s’écoulait par ses bords. Où l’on était persuadés que ces frontières extrêmes étaient peuplées des plus terribles créatures. Dragons des mers, sirènes assoiffées de sang, krakens… Tu imagines le courage ou la folie qu’il a fallu à ces hommes oubliés ? Ils construisaient d’abord leurs navires pendant des semaines. Quitter femmes et enfants pour s’embarquer dans un voyage qui ne pouvait que mal finir. Souffrir des tempêtes, de la peur et de la solitude, de la faim et de la soif… Naviguer dans l’inconnu des sombres océans, avec, au bout de leur sombre périple, la perspective d’une mort quasi certaine. Nul ne sait pourquoi ils ont ainsi tout risqué pour se jeter dans la gueule du Léviathan…

Mon avis
Le choix de la couverture bleu avec un calamar géant et le titre en rose pâle est judicieux. Mais un peu trompeur, il faut l’avouer. La bande dessinée est en noir et blanc et les animaux marins sont assez peu présents. Le récit est orienté vers un père et son fils qui sillonne la mer sur un support marin singulier. Une sorte de sous-marin qui flotte sur lequel est collé au-dessus une maison. Ensemble, il cherche la femme de leur vie, une femme et une maman. L’objectif n’est-il pas trop idyllique? Après avoir affronter de nombreux rebondissements en mer, la parole doit se faire honnête à un moment. Cette personne est morte et il faut un autre but. Pourquoi ne pas trouver une terre ferme? A ce qu’il paraît, il y en avait un peu partout avant. Avant que l’humain ne détruise tout. Fabien Grolleau construit une merveilleuse histoire d’une famille atypique et de la disparition de l’Homme. C’est plein de tendresse, de délicatesse avec un brin de folie douce. Le graphisme de Thomas Brochard-Castex y contribue grandement. Avec un dessin faussement naïf, il nous balade dans un monde onirique et japonisant. Il utilise les hachures, comme dans la gravure, pour donner du mouvement et de la profondeur. Une aventure étonnante dont on se laisse prendre facilement au jeu. Même après l’apocalypse, l’espoir peut rester vivace.
Une bande dessinée qui nous prouve que pour une fois, l’Homme n’est pas le plus fort face à la nature.

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