Chinaman – Tome 4 – Les mangeurs de rouille – Serge Le Tendre, Olivier TaDuc et Céline Puthier

Le chantier du transcontinental ne se passe pas sans heurt. Chinaman tente de faire respecter la paix. Seulement, le poids des traditions est plus fort que la justice, l’éthique et la solidarité.

4e de couverture
Sur le chantier du transcontinental, irlandais et chinois se livrent une compétition acharnée. Contre son gré, Chinaman va être mêlé à cet affrontement meurtrier et devra protéger les siens.

Mon avis
Encore un album coup de poing dans la série « Chinaman ». Serge Le Tendre et Olivier TaDuc ne ménagent pas le lecteur qui s’en prend plein les émotions. Le héros malgré lui ne pas connaît pas de pause. On le sollicite pour protéger des travailleurs chinois sur un chantier important. Les problèmes ne viennent pas majoritairement des irlandais ou des locaux. C’est au sein de leur communauté que les choses sont majoritairement tendues. Celui qui veillait à leur sécurité auparavant n’hésitait pas à abuser de son autorité, des règles d’un autre temps et d’un autre pays et prenait des bakchichs à foison. L’orgueil de Sing ne pourra être satisfait que s’il gagne toujours. Pour préserver cela il n’hésitera pas à tuer les siens. La peur est une bonne façon de maîtriser les gens. Même si on leur propose une nouvelle forme de liberté, le changement est trop grand. Le niveau d’incertitude n’est pas gérable. Chinaman suit toujours son coeur avec des principes de justice et d’éthique. Si les gens qui font appel à lui n’adhèrent pas, il n’oblige personne. Ce n’est pas pour rien qu’il est solitaire.

La bd prouve que dans l’essor des Etats-Unis les chinois étaient déjà présents. La construction du chemin de fer est permise grâce à des nombreuses communautés, les fameux mangeurs de rouille du titre. Ce n’est pas parce que les historiens américains ont blanchi leur Histoire, que l’on ne peut pas prouver des faits. Ce qui est assez difficile à lire se sont les séries d’insultes et les comportements racistes. Quand une jeune femme est amenée comme prostitué pour les hommes du chantier, elle devient une esclave. La plupart trouve cela normal. Elle risque qu’on lui coupe le nez si elle tente de s’enfuir. Une menace qui était une technique courante chez de nombreux colons dans le monde entier. D’ailleurs dans la bd « Hoka Hey » de Neyef, on a le droit à une case sur une des personnages qui se l’est fait coupé. Une image assez marquante. Le récit retrace une haine et violence ordinaire qui n’a malheureusement guère changer avec le temps. Il est dommage que parfois les fictions se rapprochent trop de la réalité. L’essor et de l’importance de la presse est bien souligné avec la présence d’un journaliste qui parle de la conquête du territoire. Pas besoin de voir des massacres d’indiens pour avoir des choses exotiques à raconter. Le nom du personnage central va sortir dans le journal. Est-ce que cela aura un impact pour la suite des aventures? Nous le saurons en nous plongeant dans le tome suivant.

Un tome qui se dévore et qui nous saisi d’émotions fortes de la première à la dernière page.

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