
Les habitants de la mer courent de grands dangers. Des braconniers sont toujours à l’affut pour prendre le maximum de poissons pour toucher le maximum d’argent. Heureusement qu’une association veille à leur protection.
4e de couverture
La flotte sillonne la mer de Cortez pour combattre le braconnage du totoaba, un poisson si rare que son prix dépasse celui de la cocaïne sur le marché noir et dont la pêche a entraîné l’extinction d’une autre espèce, le cétacé le plus rare du monde, le vaquita. La périlleuse mission de l’équipage a pour objectif le sauvetage de ces 2 espèces animales, ce qui n’est pas sans danger…
S’inspirant de faits réels, l’auteur Guillaume Mazurage surfe entre le documentaire et l’aventure avec cette BD qui s’inscrit définitivement dans l’air du temps avec son engagement écologique. Les parrains de cette BD ne sont autres que les stars de la BD, Mézières et Christin qui soutiennent ce projet. Une véritable immersion à bord des navires du Capitaine Watson !

Mon avis
Guillaume Mazurage était ravi de partager son idée de faire une adaptation de « Moby Dick » avec Pierre Christin. Ce dernier lui décommande fortement puisque cela a déjà fait et refait. Pourquoi ne pas raconter une histoire de baleine mais du point de vue réelle et concret? Le bédéaste ne baisse pas les bras et fait des recherches. Il trouve l’ONG Sea Shepherd et décide de se renseigner plus concrètement. Pour vérifier le champ des possibles de sa démarche, il va rencontrer le fondateur, Paul Watson. Il n’en fallait pas plus pour le convaincre du bien fondé de sa démarche. Par conséquent, il décide de monter à bord. Dans sa bd, il raconte son vécu, son point de vue de tout ce qu’il a assisté.
« Il est incroyable, qu’est-ce que c’est comme bateau? On dirait un navire de guerre… T’es pas loin. C’est un ancien cutter des garde-côtes américains entièrement retapé pour aller à la chasse aux braconniers ».

Pour son séjour au sein d’un bateau, le le John Paul DeJoria, de Sea Shepherd, il va assister à des démarches pour protéger le cétacé, vaquita ou le poisson, totoaba lors de l’opération Milagro. Leur point commun? Ils sont victimes de la surpêche au large de la Basse Californie au Mexique. Le braconnage est si intense que les deux espèces risquent de disparaître. L’organisation patrouille sur place afin de le limiter et ramasse les filets lancés pour les attraper. Les choses ne se passent pas dans la bonne ambiance malgré une volonté de « non-violence agressive ». Pour de l’argent, les gens sont prêts à tout. Qu’importe s’il faut tuer tous les poissons. Et aussi qu’importe qui décide de se mettre en face. Les activistes vont se faire tirer dessus, être la cible de cocktails Molotov et des drones ont été abattus. Les cartels, les mêmes qui s’occupent de la drogue, ne rigolent pas. Le bilan reste positif car personne n’a été blessé, ils ont confisqué 1 200 filets et sauver des poissons.
« Ici la seule chose qu’on pêche, ce sont les filets des bracos! Quand on en remonte un, on remet ce qu’y a dedans à l’eau et les lignes sont envoyées au recyclage ».
Le souci est que la plupart de ces lignes perdues en mer sont en plastiques. « Non seulement elles ne disparaissent pas, mais elles gardent leur fonction première : celle d’un filet! C’est d’autant plus vicieux qu’avec le temps il dérive et se camoufle sous les algues. Les micro-organismes le colonisent et tout un écosystème s’y développe, ce qui attire les prédateurs et , au final, tous se font prendre au piège ».
Malgré ces moments d’incertitude, l’ambiance est bonne et la solidarité de mise. Chacun est venu ici pour une bonne raison tout en sachant ce qu’il risquait.
« Un peu que c’est chaud! Mais c’est une cause qui mérite qu’on y dévoue sa vie. C’est pour ça qu’on a toutes sortes de gens à bord… Des danseurs, des ingénieurs, des avocats… Tous ont plaqué leur ancienne vie pour essayer de faire changer les choses. Tout le monde peut le faire! Il suffit d’en avoir la volonté. »
On découvre même la cuisine sans viande et sans produit issu d’animaux à bord. Pour les intrigués, un livre a été édité avec les recettes que l’on pouvait manger. La forme classique correspond parfaitement à la forme du récit qui se lit très bien. On regrette juste qu’il n’y a pas de suite.
Un voyage assez bien organisé qui plonge le lecteur au plus proche de l’action de protection de la marine.

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