
Comme tout art, la bande dessinée possède une Histoire qui s’écrit toujours. Dominique Dupuis propose de nous la faire découvrir à travers son regard pas neutre. Une mise en bouche gourmande qui va vous inciter à buller.
4e de couverture
Il est des livres dont le sujet est polémique. L’histoire de la bande dessinée en fait partie. Déjà, personne n’est capable de se mettre d’accord pour savoir quelle est la première bande dessinée. Grottes de Lascaux, hiéroglyphes égyptiens, frises du Parthénon, enluminures du moyen âge, le Yellow Kid!! ?? Ensuite pourquoi privilégier tel pays, tel continent; le japon, les Etats-Unis, la France, la Belgique, l’Argentine, l’Amérique du Sud, les pays du nord de l’Europe… Quels sont les auteurs qu’il est nécessaire de mettre en avant; Milton Caniff, Osamu Tezuka, Hergé, Tillieux ou Jijé. Neal Adams ou Dave Cooper. De plus, un Américain, un Suisse, un Français, un Anglais ou un japonais aura tendance à favoriser ses lectures d’enfances ainsi que sa propre culture. Dominique Dupuis a porté son regard de témoin privilégié et commente à sa façon, en 25 chapitres, une histoire de la bande dessinée. C’est pour ces différentes raisons qu’une histoire de la bande dessinée ne peut-être que subjective.
Mon avis
Souvent quand on veut se plonger dans un domaine, on se dirige vers le « Que sais-je? ». Mais l’aura d’une époque s’est dissipée de nos jours. Donc pour ce qui est dans la bande dessinée, passez votre chemin. Autant se diriger vers un passionné de la première heure, Dominique Dupuis. D’ailleurs, il préfère dire dès le titre qu’il ne peut pas être neutre dans sa vision de l’Histoire du 9e art. C’est assez parlant : « Une histoire subjective de la bande dessinée ». Ainsi on ne s’étonne pas un instant quand il évoque avec fougue et exaltation de certains auteurs ou certaines bd. On sent l’authenticité et l’envie de partager avec les lecteurs.
Pour ne pas propose un pavé remplis d’informations, il a choisi de séparer les éléments par chapitre. Ainsi on peut aller à la découverte de la presse avant la Seconde Guerre mondiale, la bd underground ou la bd des années 80. Enfin, on peut comprendre le lien entre les évolutions scientifiques et la production de la presse, l’éducation et la lecture, les interdictions légales et les catholiques ainsi que les communistes, le passage entre culture pour les enfants vers les adultes. La taille des chapitres n’est pas égale entre elle. Quoi de plus normal aussi? Il y a des périodes plus importantes et des choses plus inspirantes aussi. En plus, l’auteur ponctue ses explications ici et là avec des images en noir et blanc. Extraits de page, morceaux de strip, des couvertures d’albums ou de magazines, il y a juste ce qu’il faut pour rendre la lecture agréable.
Pour les fans du 9e art, ils trouveront toujours des noms qui leur parle. Ainsi on lit ceux de Franquin, Tillieux, Bilal, Trondheim, Uderzo, Gotlib… Rien de tel pour piquer notre curiosité pour lire ou relire les classiques du monde entier tout genre confondu. C’est une mise en bouche intéressante. Par contre, si vous cherchez vraiment un ouvrage complet avec des dates, des références précises, elles deviennent de moins en moins présentes au fur et à mesure du bouquin. Vous ne trouverez pas non plus d’approche sur le pourquoi c’est toujours considéré une lecture pour enfants, nous n’aurons pas de chiffres sur les acheteurs, la typologie des lecteurs… Juste une approche historique ainsi que créatif et c’est déjà pas mal. Pour en avoir la preuve, il suffit de regarder la taille de la bibliographie. Au final, on a passé un bon moment avec encore plus d’amour pour la bande dessinée et tous ces créatifs passionnés.
Un livre intéressant qui se lit très bien et assez vite.
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