Maroni, les gens du fleuve – Collectif

Que diriez-vous de faire un voyage en Guyane? Vous serez aux côtés d’une bande de dessinateurs partis à un festival. Une immersion dépaysante qui vous donnera ou pas envie de partir ailleurs.

4e de couverture
Le piroguier a une connaissance intime du fleuve et de ses fameux « sauts ». La forêt touffue qui borde le fleuve est plein de mystères et d’histoires d’amour. Les chiens de Maripasoula errent en bande. Le Baklu est un démon créé avec l’âme d’un bébé.
Instituteurs, médecins, infirmières, gendarmes, militaires, agents commerciaux, piroguiers, layonneurs et autres charpentiers sont les travailleurs du fleuve… Les armes parfois parlent d’une rive à l’autre. Mais l’enfance au bord du Maroni, dans cette France d’Amérique du Sud, malgré la distance, malgré les cultures, est-elle au fond si différente de l’enfance métropolitaine ?

Les auteurs ont rapporté de leurs séjours sur place (souvent ensemble et avec Olivier Copin, Guyanais d’adoption) l’envie de faire un livre et de parler de cette France d’Amérique du Sud. D’une à dix-huit pages, réalisées sur place ou non, fictions ou reportages, drolatiques ou sérieuses, les histoires de Maroni composent une mosaïque de récits qui s’interpénètrent, se répondent et forment, au bout du compte, un chant d’amour pour la Guyane, son fleuve et ses peuples.

Mon avis
Olivier Copain, Jean-Luc Cornette, Etienne Davodeau, Joub, Emmanuel Lepage, Thierry Martin, Aude Mermilliod, Nicoby, Eric Sagot, Terreur Graphique et JeanLouis Tripp acceptèrent l’invitation pour se rendez au Mapa Buku Festi, festival guyanais de BD de la ville de Maripasoula. L’aventure a déjà commencé avant même de partir. L’imaginaire se met en marche. Puis une fois que l’avion a atterri, cela dépasse tout ce qu’il pourrait s’attendre. D’autant plus que l’accès est bien difficile avec une heure d’avion de Cayenne et trois jours de pirogue de Saint-Laurent-du-Maroni. Une vague de peur et de doute s’empare de chacun. Vont-ils finir par arriver? et surtout en un seul morceau? Une fois sur place, les artistes sortent leur papier et crayon pour marquer ces instants si dépaysants. Chaque créatif y va d’un gag, d’un croquis, d’une petite histoire. Une partie de la production va intégrer un recueil assez surprenant. On peut nous dire que c’est la France mais sur place c’est une toute autre réalité sociale. Violence, misère, alcoolisme, viol… nous sommes très très loin de la carte postale touristique. D’ailleurs, même si quelques personnes de la métropole ont su trouver leur place, les autres ne veulent que partir. Les récits de personnes en transition là-bas se confirment. En effet, le soir, il est plus prudent de rester chez soi pour éviter ceux qui se baladent avec une machette avec le bonus alcoolisé. Les pages de la bd se montrent très divers et confirment quand même qu’on est bien en hexagone. Une lecture rapide qui ne mérite pas sa place dans sa bibliothèque personnelle. Toutefois, on voit autrement le vrai visage de la complexité d’une société qui avance dans une zone remplie de complexité.

Si l’occasion s’offre à vous, plongez dans ces pages étonnantes, riches de ressentis personnels. Mais attention, vous risquez d’exclure une destination des départs possibles.

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