L’art a toujours coulé dans ces veines. Mais un jour, elle reçoit un appel d’inventivité et depuis la création ne l’a quitte plus. Que diriez-vous d’en savoir plus sur le travail de Stéphanie Stindel?
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir artiste-peintre?
L’essentiel de ma carrière s’est passé dans la mode. En effet, je suis styliste de formation et j’ai été directrice artistique pendant 20 ans. J’ai travaillé majoritairement pour des maisons basées à Paris, Hong Kong et New York. En 2009, après un gros coup de fatigue dû à trop de voyages, j’ai éprouvé le besoin soudain de mettre les doigts dans la peinture. Je suis partie en courant acheter un chevalet, des toiles, de la peinture ( acrylique à l’époque). Depuis, je n’ai plus jamais lâché mes pinceaux. Je me suis formée à la peinture à l’huile avec une restauratrice de tableaux pour acquérir une technique » classique » ( dont je cherche à me débarrasser maintenant… Plus on avance, plus on veut épurer le trait, gagner en impulsion, en énergie.) Pour répondre à votre question, je ne sais pas si quelque chose en particulier m’a donnée « envie » de devenir artiste peintre, je crois tout simplement que c’était ma voie, et qu’elle s’est imposée à moi.
Qu’est-ce qui vous inspire pour vos œuvres?
L’inspiration en général est quelque chose de très complexe et de volatile. Tout peut être source d’inspiration, une couleur qui vous fait vibrer, une lumière, un éclairage. L’inspiration c’est comme l’addition d’un millier d’informations qui vient percuter votre rétine chaque jour, que votre cerveau digère et tout cela vient se retranscrire sur la toile ou sur un ensemble de toiles, une série qui va raconter votre ressenti. Ayant dit cela, on retrouve de grandes lignes directrices. Mon travail a longtemps été marqué par une recherche sur l’identité sexuelle, la question du genre. Et comme j’ai une prédilection pour le portrait, cela s’est traduit par des portraits d’hommes jeunes, presque adolescents, capturés au moment ou le féminin et le masculin sont encore très proches, indéfinis. Ce moment où l’être prévaut sur le genre.
Depuis peu, j’ai emménagé au Pays Basque et j’ai ressenti quelque chose de tout à fait nouveau. En termes d’inspiration ça a été comme une énorme bouffée d’oxygène. Je suis totalement happée par le paysage du Pays Basque et les nuances de vert qui s’y déploient. La palette de verts semble infinie ici! Je prépare d’ailleurs une exposition qui, je crois, s’appellera VERT. J’ai également la joie quotidienne d’admirer le soleil se coucher dans un ciel rose bonbon, sur la chaîne des Pyrénées qui s’étire, bleue ou parme, vers une mer vert d’eau. Chaque soir, c’est un nouveau spectacle, fabuleux. Impossible de s’en lasser.
Avec quelle matière aimez-vous travailler? et pourquoi?
Mes techniques de prédilection sont l’huile et l’encre. Pas ensemble bien sûr! ( L’huile n’aime pas l’eau…) Autant l’huile est noble et technique, autant l’encre est instinctive, rapide et imprévisible. Avec l’encre il n’y a pas de deuxième chance, pas de tracé préalable. Et on ne peut pas présumer du résultat. La qualité du papier, la quantité d’eau, l’humidité atmosphérique peuvent tout changer, tout faire basculer. C’est toujours la surprise.
Depuis quelque temps j’aime bien travailler aussi à l’IPad sur Procreate. C’est plus illustratif mais ça a l’avantage d’être transportable et utilisable partout.
Est-ce que la covid a changé la pratique de votre art?
En dehors des 10 jours que je viens de passer au lit, le covid n’a rien changé à mon travail. La peinture est un travail intérieur et globalement assez solitaire. Je pense, de ce fait, que j’étais plutôt mieux préparée au confinement que la majorité des gens.
Un grand merci à Stéphanie Stindel d’avoir pris le temps de répondre à quelques questions pour nous parler de son magnifique travail.
Jusqu’au 25 juin 2022
Chez Sophie Declerck
7 rue Marie Duprat
64200 Biarritz
de 11h à 13h et de 14h à 19h
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