Alexandra David-Néel est une femme qui a marqué l’histoire du voyage. Rien ne pouvait résister à son caractère et elle fait céder plus d’un lama. Et même à 100 ans, elle faisait tournée son monde à la baguette. Ce n’est pas son assistante qui dira le contraire. D’ailleurs, elle va nous raconter son histoire. 


De quoi ça parle? 
Audacieuse, passionnante, originale, têtue, curieuse, Alexandra David-Néel a été l’une des plus grandes exploratrices du XXème siècle. L’histoire débute lorsque l’aventurière à 90 ans et qu’elle cherche une jeune femme pour lui tenir compagnie. Elle va prendre à ces côtés, Marie-Madeleine Peyronnet qui va en voir de toutes les couleurs. 

Le récit qui va nous être contés est la vie de cette jeune fille de 29 ans qui va rester à son service pendant 10 ans. Alexandra David-Née s’éteindra à l’âge de 101 ans et jamais sa mémoire ne faiblit. C’est à Digne, dans la Samten dzong (« Forteresse de la méditation ») que tout va se passer. Une maison assez intrigante où bien des objets et des documents sont rangés. Chacun possède des histoires plus surprenantes les unes des autres. 

35 ans plus tôt, elle voyageait au Tibet et s’ouvrait au bouddhisme. Elle a fait la rencontre d’Aphur Yongden qu’elle va adopter de façon légale. C’est en sa compagnie, qu’elle traversa les plus impressionnantes montagnes à l’est du Tibet dont les sommets dépassent les 7 000 mètres d’altitude. Sa ténacité était liée à un défi personnel. Etre la première femme et la première occidentale à accéder à une zone ou aucun explorateur n’a jamais été, à cause d’une interdiction. Elle a même pu rencontrer le 12ème dalaï-lama et discuter avec lui de leur religion. Pour prouver sa singularité, elle ne s’est pas agenouillé devant lui comme l’exige la coutume. Pourquoi? Elle ne l’a jamais dit. Et des aventures comme celle là, il lui en arrivé bien de nombreuses.

C’est son assistante qui va se battre pour que la mémoire de cette femme exceptionnelle soit connue de tous. Malgré son mauvais caractère, c’était une femme exceptionnelle et attachante. Un récit qui va emmener vers des chemins escarpés où la foie croise la force de volonté. 


Ce que j’en pense? 
Fred Campoy et Mathieu Blanchot ont décidé de signé une biographie d’une grande aventurière franco-belge assez peu connue du grand public. On pourrait croire que c’est une prise de risque mais la femme est intrigante et son histoire est palpitante. Elle n’a pas juste pris l’avion pour faire une visite, c’était impossible pour l’époque. C’est à dos de cheval ou de yack qu’elle traversa des zones ou juste les autochtones passaient. Elle ne s’est jamais arrêtée à un refus et à même eu à l’usure des lamas qui en avaient vu avant elle. Son opiniâtreté a toujours été sa force et même à plus de 100 ans, elle gardait toujours les idées claires. Il y a de quoi dire. 

L’histoire de cette femme extraordinaire aurait pu être un récit linéaire où on suit son parcours de sa naissance en France jusqu’à mort à Digne. Mais l’angle choisi est bien différent. C’est à travers le regard de l’assistante d’Alexandra David-Néel que l’on va apprendre à connaître cette femme qui a déjà 90 ans. Marie-Madeleine Peyronnet mélange son quotidien avec la femme qui n’est pas facile à vivre avec les récits d’aventure. Fred Campoy et Mathieu Blanchot se sont inspiré de son livre de souvenirs publié en 1973, « Dix ans avec Alexandra David-Néel ».

Les transitions entre le passé et le présent sont assez bien amené avec un changement de couleurs. D’ailleurs, j’ai été surprise que la couleur du présent soit le noir et blanc et que la teinte du passé soit la couleur. On n’a bien souvent l’inverse. Est-ce peut-être pour mieux valoriser les paysages extraordinaires qui sont vus? Un choix assez intéressant surtout qu’en terme de quantité les pages en couleurs sont moins nombreuses que la vie au quotidien. Cela n’empêche en rien que toute l’histoire est passionnante à lire, de la première à la dernière page. Maintenant, il faut trouver le tome 2 pour finir l’aventure. 

Un récit qui a bien su mettre en valeur une femme d’exception qui a toujours été au bout de ces rêves et qui n’a jamais transigé avec ces croyances. 

 

4 réponses à « Une vie avec Alexandra David-Neel – Tome 1 – Fred Campoy et Mathieu Blanchot »

  1. Avatar de Challenge lecture 2017 – 200 chroniques livres | 22h05 rue des Dames

    […] Jérôme Bloche – Tome 2 – Les êtres de papier – Alain Dodier, Makyo et Serge Le Tendre 46. Une vie avec Alexandra David-Neel – Tome 1 – Fred Campoy et Mathieu […]

  2. Avatar de Challenge BD chez Chroniques Littéraires | 22h05 rue des Dames

    […] 70. Black Butler – Tome 9 – Yana Toboso 71. Black Butler – Tome 10 – Yana Toboso 72. Une vie avec Alexandra David-Neel – Tome 1 – Fred Campoy et Mathieu […]

  3. Avatar de Bilan Culturel Mensuel : mai 2017 | 22h05 rue des Dames

    […] Jérôme Bloche – Tome 2 – Le train des orphelins – Tome 6 – Duels – Une vie avec Alexandra David-Neel – Une nouvelle aventure de Cubitus – Tome 12 – La rose écarlate – Tome 3 […]

  4. Avatar de Une vie avec Alexandra David-Neel – Tome 2 – Fred Campoy et Mathieu Blanchot | 22h05 rue des Dames

    […] Le premier tome nous avait permis de découvrir les aventures Alexandra David–Neel dans sa jeunesse. Ce second tome nous donne encore quelques morceaux de vie de l’aventurière sur une plus grande partie de sa vie. Fred Campoy et Mathieu Blanchot jouent encore avec le rapport des couleurs. Les gris/marrons pour le récit actuel et les couleurs pour les souvenirs. Un contre-emploi par rapport à ce que l’on peut voir d’habitude. Le choix des évènements racontés sont très important comme cette première fois où un occidental et d’autant plus une femme rentre à Lhassa. Un véritable défi qu’elle a relevé avec bravoure et ingéniosité. Et la référence au musée Guimet, avec la fameuse et magnifique rotonde que nous pouvons toujours voir. On trouvait des informations autour de la culture asiatique Paris. Une bonne base de données qui lui a servi lors de ces périples. Pour donner un peu de consistance à toutes ces brides de récits issus du témoignage de Marie-Madelaine Peyronnet, on trouve à la fin de la bd des explications sur la culture bouddhique, des objets asiatiques et le musée Guimet. Une façon de clôturer intelligemment cette bd. On nous donne de quoi aiguiser notre curiosité pour pousser la découverte autour de cette femme exploratrice de caractère. J’ai bien envie d’en savoir plus sur ces voyages. Elle fait partie de ces femmes qui ont marqué l’Histoire comme Isabella Bird, Amelia Earhart ou Nelly Bly. […]

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