Mes sincères condoléances – Guillaume Bailly

5436a42d1580f_3D_condoleances_site_largeGuillaume Bailly est croque-mort. Un métier qui ne fait pas forcément rêver mais au combien utile. Il a décidé de partager les perles d’enterrements, car oui, on peut rire avec et de la mort. Du moins, c’est l’objet du livre, car le rire j’ai dû l’oublier avant d’ouvrir l’ouvrage.

En 12 ans, Guillaume Bailly en a vu des situations cocasses dans le cadre de son métier de croque-mort. Alors pourquoi ne pas partager son expérience au grand-public ? En effet, pourquoi je n’aurais pas le droit de rire de la mort ? J’aurais une réponse simple, je ris quand je trouve les choses drôles. Et dans Mes sincères condoléances, je n’ai manifestement par rigoler. J’avoue quand même avoir parfois souris et j’ai même appris des choses, mais rire, non.

Une libraire me l’avait conseillé et que j’allais bien rire, je me suis bien fait avoir. D’ailleurs, depuis je n’ai pas remis les pieds dans sa librairie. L’anecdote d’une personne qui rentre dans le magasin funéraire et qui demande : « Où puis-je trouver un magasin de spiritueux pour acheter du vin ? ». Face à une réponse négative, il répond :« Zut alors ! Ma femme m’a dit va voir les croques morts, ils savent toujours où se trouvent les boutiques d’alcool ».  Cette situation peut prêter à sourire. Mais par exemple une petite fille qui demande à son père quand sa mère aura fini de se cacher dans le cercueil pour rentrer à la maison, ne me fait sourire. Tout comme celui d’une mamie retrouver morte chez elle, étouffée par ces enfants car ils souhaitaient toucher l’héritage.

Je pense que l’on peut vraiment rire de la mort et Pierre Desproges en est l’exemple même. Il avait un bon humour noir caustique. En effet, tout le monde ne peut être ce génie de la dérision. Et ce n’est pas parce que les histoires sont racontées par un thanatopracteur que cela devient drôle. Des livres de ce genre on en trouve dans tous les corps de métier, du boulanger au gynécologue.

Il n’était pas possible que je le lise d’un seul coup alors je lui ai trouvé un lieu idéal pour le lire : les toilettes. On ne reste pas forcément longtemps et les « perles » les plus longues doivent faire 4 pages maximum. Et puis, ce devait un lieu idéal car des gens m’ont demandé de leur mettre de côté le livre pour le lire chez eux quand je l’aurais fini.

L’ouvrage reste agréable à lire. Il y a une chose que j’ai beaucoup aimé ce sont les courts encarts sur l’étymologie des mots en relation au métier de croque-mort et les histoires autour des pratiques mortuaires ainsi que leur évolution. J’ai appris des choses et je me suis sentie un petit chouillat moins bête.

Un livre léger, sans prise de tête sur un métier plein d’avenir. Vous risquez de l’oublier en autant de temps que vous aurez pris pour le lire mais cela risque de vous donner très envie de revoir Six Feet Under.

 »Nous entrons donc le brancard, y installons une housse de corps, enfilons nos gants, le tout sous le regard de la famille silencieuse, et enfin nous tournons vers le lit, afin de saisir notre client, une petite vieille toute menue enfouie sous une couette épaisse.
– Excusez-moi.
Nous nous tournons vers l’homme, très gentil, que nous avions identifié comme étant le fils aîné, et qui nous a interpellés. Il poursuit :
– Je crois que vous faites erreur. Là, c’est maman, elle dort. Le défunt c’est papa, il est dans la pièce d’à côté.
 »

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