Mélisande! Que sont les rêves? – Hillel Halkin

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Du New York des années 50 à l’île grecque d’où il lui écrit au début des années 80, vingt-cinq années ont passé. Vingt-cinq années et presque autant de caprices de l’Histoire – la chasse aux sorcières, la libération des mœurs et l’effervescence des sixties, les revers du «peace and love» et le traumatisme de la guerre du Vietnam. Vingt-cinq années durant lesquelles Hoo n’a cessé d’aimer Melisande, depuis le jour où, au sein du club de littérature du lycée, elle foudroya l’adolescent timide. Melisande lui préféra Ricky, son fougueux meilleur ami, transposant à Manhattan et le temps d’un été un trio à la Jules et Jim abreuvé de poésie américaine. Mais Ricky perd la raison au retour d’un voyage initiatique en Inde. Hoo et Melisande vivent alors leur passion sans que l’ombre de l’ami et rival ne disparaisse jamais.

Un hymne à l’amour et à l’amitié, une invitation au pardon, le long regard que porte un homme mûr sur son existence et sur celle qui lui donna tout son sens.

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Ah Mélisande, tu en as fait tourner des têtes et briser des coeurs. Ce n’est pas Howard dit Hoo qui va me contredire. Bien au contraire, il t’aime à la folie et pour lui tu es la femme de sa vie. Vivre sans toi, c’est comme vivre sans âme… D’ailleurs, ce livre n’est-il pas une déclaration d’amour?

Hillel Halkin a laissé de côté la traduction en anglais des maîtres de la littérature juive pour nous raconter à travers son roman Mélisande! Que sont les rêves? une histoire d’amour. Howard qu’affectivement Mélisande, surnomme Hoo se connaissent depuis très jeune et un courant est toujours passé entre eux. D’ailleurs, un simple contact avec elle ne lui a t’il pas provoqué une érection? Il ne s’en cache pas dans son histoire qu’il écrit pour elle. Chaque moment de brèves rencontres, d’épreuves, d’amour et de haine sont décrits avec justesse et un peu de distance. Je n’ai pas jamais douté de son amour véritable pour Méllie même lorsqu’un jour, il décide de la tromper pour voir.

Malgré une écriture un peu prétentieuse dans les références, le roman se lit très bien et de façon agréable. En effet, j’avoue ne pas connaître la poésie de Keats, les phrases cultes d’Henri V et encore moins  les néoplatoniciens. Ces références font état de gens bourgeois qui se complaisent dans leur savoir en se coupant des autres. Peut-être, un peu de moi quand même pendant la lecture comme lors du débat sur qu’est-ce qu’une âme?

Autre petit détail qui m’a surprise dans l’écriture : le détachement aux sentiments. Pour un homme terriblement amoureux d’une femme qu’il considère comme son unique amour la passion n’est pas au rendez-vous. On ne peut pas douter de l’attachement mais il manque ce petit quelque chose indéfinissable. Même si, il aborde la question de l’image de la femme qui ne peut avoir d’enfants et qui craint ne pouvoir aimer un enfant qui n’est pas issu d’elle. Comment construire un couple juste à deux?

J’avoue être un peu partagé sur le livre même si j’ai aimé lire le roman. D’ailleurs, j’ai continué à le lire même dans la rue sous mon parapluie. Je voulais connaître vraiment toute l’histoire du couple dans ces moments de bonheurs simples comme dans le conflit, même si à la fin on ne pourra pas tout savoir. Donc à lire, si vous aimez les histoires d’un couple vu par un homme.

Merci à Folio pour cette lecture.

 

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