Nos mutineries – Réponses imparables aux idées reçues sur le féminisme – Blanche Sabbah et Eve Cambreleng

Le féminisme est une démarche complète qui comprend de nombreux sujets. Par conséquent, il faut relever les manches pour déconstruire les stéréotypes de genre et voir plus loin. Une démarche de longue haleine qui mérite de explications.

4e de couverture
Mutinerie, n.f. : se révolter collectivement et ouvertement contre une autorité établie, un ordre injuste.
« Je suis pas féministe, je suis humaniste. »
« J’ai rien contre les féministes, mais faut pas être extrême. »
« Quand même, il faut séparer l’homme de l’artiste ! »
« De toute façon, on peut plus rien dire. »
« Les hommes ont des pulsions, c’est scientifique. »
« Aujourd’hui, le féminisme, ça ne sert plus à rien. »

Mon avis
Il est tant de changer la donne. Même si le droit des femmes évoluent, cela reste plus de la communication. Faire des lois c’est bien, mais les faire respecter seraient encore mieux. Quand on voit le taux de condamnation pour les violeurs et pour les maris/compagnons violents on se pose des questions. Quand on voit le taux de harcèlement, on est en doute de l’efficacité des actions mises en place. On félicite des commissariats de police qui mettent en place des façons plus respectueuse pour prendre des plaintes. A croire que les viols, agressions et harcèlements sont des choses récentes. On vient même à créer des sites pour référencer les commissariats où l’on respecte les victimes. Donc il devient indispensable d’agir pour avenir un avenir plus radieux et dans l’équité femme/homme.

Blanche Sabbah et Eve Cambreleng forment un duo de choc et elles ne tiennent pas leur langue dans leur poche. Pour elles, il n’existe pas de sujets tabous. Bien au contraire, on les aborde tous sinon comme vouloir du changement concret. On aborde le conflit verbal entre féministe et humaniste pour éviter d’évoquer les discriminations envers les femmes. Sans omettre la fameuse réplique que les féministes détestent les hommes. Comme il est bien souligné, même si c’était vrai, la misandrie n’a jamais fait de victime contrairement à la misogynie. A cela se rajoute les féministes qui osent râler et monter le son dans leurs réclamations. Elles doivent rester à leur place dans le silence et l’effacement. En quoi, une révolte féminine est moins légitime que celle des hommes?

Un rapport avec le not all men. Tous des gros pervers vicieux sauf eux. Inlassablement, on entend ça. Il faut arrêter ce genre de réflexe. Sinon personne ne plus jamais dire les français, les jardiniers du dimanche ou les lecteurs. Personne ne viendrait à dire « oui mais pas tous ». Et puis bifurqué pour dire que l’on ne parle jamais des hommes agressés. Il est important de souligner la différence entre les statistiques pour une prise de conscience. Les agressions et les meurtres augmentent chez les femmes et se réduisent chez les hommes. En étant moins phallocrate pour prôner plus d’équité, des hommes auraient aussi moins peur d’aller porter plainte. Ce n’est pas une question de virilité, les agressions. C’est inacceptable. Tout comme les blagues grossières en tout genre. Quand on souligne l’ineptie, on entend « on ne peux plus rire de rien ». Les bédéastes abordent aussi une question épineuse sur les artistes aux tendances racistes, pédophiles, misogynes… Faut-il séparer l’oeuvre de l’individu? Quels critères choisir? Une discussion s’impose.

Avec un style assez classique dans la nouvelle vague des femmes dessinatrices, le message passe. En quelques pages, elles résument la problématique et proposent des solutions. Il faut être synthétique et transmettre les bons messages. Une bonne dose d’humour et de dérision est assez nécessaire. On pourrait être tatillon sur la présentation des statistiques qui mériteraient d’être plus précises. Néanmoins, on apprécie que les sources soient données. Et qu’à la fin de la bande dessinée, on trouve une floppée de références dans le cinéma, les séries, les podcasts, les bandes dessinées et bien entendu sur Instagram. Peut-être aurait-il fallu ouvrir avec aussi des choses pragmatiques comme les formations gratuites de la fondation des femmes ou des structures qui font des stages de selfs défenses. La prévention passe aussi par des choses plus pragmatiques au quotidien. Un livre à mettre à disposition du plus grand nombre dans les écoles, les médiathèques, les lieux féministes… La déconstruction prend du temps et c’est possible.

Une lecture percutante et audacieuse qui dénonce des mécanismes du patriarcat et l’impact néfaste sur la société.

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