L’Histoire de France n’est pas rempli que de gloire et de bravoure. La division Charlemagne est en est la preuve. Quand une historienne tente de découvrir les ramifications politiques, elle risque sa vie.

4e de couverture
Les deux seuls survivants de ce régiment de Français ayant rejoint les SS en 1944 qui ont accepté de témoigner pour ses recherches, meurent à quelques semaines d’intervalle dans des conditions troublantes. Peu après, Claire est contactée par Thérèse Demongeot, morvandelle de soixante-dix ans, qui affirme qu’un vétéran des nazis français vit encore.
Il s’agit de son propre frère, Bertrand, dont elle est convaincue qu’il se cache encore quelque part en Europe. La jeune historienne se lance alors dans une étrange chasse à l’homme et poursuit le fantôme depuis les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale jusque dans une Europe de l’Est en pleine mutation après la chute du mur.
Au fil de ses rencontres, elle découvre des secrets sur la « libération de l’Europe’ et s’interroge sur les raisons profondes qui l’ont menée dans cette quête. Mais Claire ne semble pas être la seule à s’intéresser à Bertrand Demongeot : quelqu’un est prêt à tout pour l’empêcher de percer le secret de la « 33ème Division de Grenadiers de la Waffen-SS Charlemagne ».

Mon avis
On pourrait croire au vue du titre, que nous allons assister à un vrai récit historique. Le gouvernement fait toujours en sorte que l’on ne jette pas l’opprobre sur l’Histoire de France. On efface les traitres, les collaborateurs, les délateurs, les tondeurs des cheveux post seconde Guerre mondiale.. Il n’en manquait pas. 6000 français ont choisi de défendre le régime nazi. Par contre, on glorifie quelques hommes, même ceux qui passent tout un conflit au chaud dans un hôtel particulier à Londres. Donc, parler de la division Charlemagne, on s’attend à des informations concrètes qui parlent de ces individus ayant décidé de rejoindre les waffen SS en Allemagne pour protéger Hitler et son idéal de société. C’est assez tabou. Mais il n’est nullement question de nous raconter vraiment cette période. On assiste à l’aventure d’une doctorante qui tente en vain de comprendre le choix de ces citoyens d’aller du côté obscur. Voilà que deux témoins meurent et que les autres sont difficiles à trouver. Quand elle avance, la mort se rapproche d’elle de plus en plus. L’Etat veut étouffer l’affaire à tout prix et que la vérité ne sorte jamais.

Nous avons le droit à de la fiction pure et dure. Emmanuel Suarez a retranscrit un récit sortie en podcast en bande dessinée. Parler des nazis français était un prétexte à suivre une jeune fille vivre des aventures improbables, rencontrer l’amour et avoir un enfant. L’historienne ne semble pas très sérieuse dans sa recherche et son travail. On se focalise beaucoup sur sa vie à côté avec les soirées très arrosées et les coucheries. Cela n’apporte pas grand chose à part une forme de discrédit et de jugement.

Evoquer le passé trouble se fait aussi par les viols commis sur les femmes par tous les hommes qu’importe leur camps ou leur origine. Le viol de guerre est monnaie courante dans le monde. Une partie qui parle plus sérieusement des choses avec les impacts au niveau des sociétés. Comment raconter son histoire personnelle et celle d’une nation quand une grande majorité des femmes ont été violés avec une naissance par la suite? Cette souffrance, ce secret et le tabou sont légèrement traités. N’oublions toujours pas que ce n’est pas un récit historique. Cela est une fiction avec des péripéties mettant en jeu les services secrets. On reste tout de même sur sa fin. Les choix de thèmes forts pour en faire juste une trame de fond à des limites. Les petites doses d’humour parsemées ici et là avec le dessin assez chaleureux ne font pas tout. A trop espérer, la déception devient de taille.

Une lecture désolante un peu au vue de la promesse du titre. Au final, on a juste une histoire d’amour sur fond d’Histoire dramatique et tabou.