Ratures indélébiles – Aurelle Gaillard et Camille K.

L’école n’est pas forcément un endroit sécurisé. Les enfants ne sont pas tendres les uns envers les autres. Sans scrupule, ils s’insultes, ils s’agressent, ils s’humilient et ils harcèlent.

4e de couverture
Pourquoi ça fait si mal ?
Juliette et Mathilde sont amies depuis toujours. En cette rentrée en 4e, Mathilde a des envies de popularité et un crush pour le beau Thomas. Elle se rapproche alors de Karine, qu’elle semble admirer plus que tout.
Juliette n’apprécie pas vraiment Karine, sa bande, et les airs rebelles qu’ils se donnent. Une incompréhension grandissante s’installe entre les deux amies.
Peu à peu, c’est un étrange mécanisme d’exclusion qui se met en place, jusqu’à ce qu’une photo de Juliette, à demi-nue, soit prise dans les vestiaires…

Mon avis
La couverture de la bd ne nous laisse pas indifférent. Elle nous intrigue par son titre, sa mise en page et cette adolescente vue de dos. Nous voilà immerger dans un collège. Juliette était rassurée d’être avec sa meilleure amie dans la même classe. Seulement, elle avait envie d’être populaire et pour ça, elle a fait le sacrifice de son amitié. Et elle a contribué au harcèlement qui touche Juliette. Une élève l’a prend en photo presque nue à son insu et une autre l’a diffuse sur les réseaux sociaux. Le harcèlement dans l’enceinte scolaire et sur les réseaux sociaux prennent de l’ampleur. Elle n’ose pas en parler à des adultes et on l’a menace si elle le fait. Ses résultats scolaires baissent. Les enseignants l’a pénalise, sa mère lui fait la leçon. La dépression commence à l’affecter sérieusement.

Aurelle Gaillard propose un récit complet qui montre la construction du harcèlement et le paroxysme que cela peut atteindre. Elle évoque aussi la violence ordinaire des enfants qui s’amusent à humilier ceux qui sont différents comme les gros. Juliette se sent supérieure et se moque des autres. Les adolescentes sont dans une volonté de conformisme sociale affligeante. La plupart souhaite faire partir d’une masse qu’importe la violence de ses mots et de ses actes. La scénariste montre que la victime peut être aussi bourreau. L’approche est très pédagogique et souligne la souffrance que cela fait émerger. Le dessin de Camille K. est vivant dynamique et semi-réaliste. Le choix de monochromie nous incite à plus se focaliser sur le récit. Que l’on soit un adolescent ou un adulte, on entre en empathie avec la victime et on comprend le mécanisme. Une bd à mettre bien évidemment dans tous les CDI.

Une lecture utile à mettre à disposition de tous le monde pour sensibiliser au harcèlement qui se répand bien trop.

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